Le gouvernement camerounais n’a pas encore statué sur la demande de révision de la grille tarifaire d’électricité proposée par l’Agence de régulation du secteur (ARSEL), selon le Premier ministre Philemon Yang.
Cette déclaration est contenue dans un communiqué publié mercredi par le Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (RACE), à l’issue d’une audience, la veille, avec le chef du gouvernement.
M. Yang a précisé à ses interlocuteurs, totalement opposés à toute hausse des tarifs de l’énergie électrique, que leurs arguments ’’seront pris en compte dans sa décision qui interviendra d’ici le 30 avril 2014’’.
Il a également indiqué que le gouvernement ‘’va accélérer la mise en œuvre des projets structurants dans le secteur afin d’augmenter l’offre énergétique’’ et qu’en attendant et de concert avec le régulateur, son équipe ‘’réfléchissait en ce moment sur des moyens de coercition pouvant aller jusqu’aux sanctions afin de limiter la survenue des délestages’’.
Pour le RACE, l’urgence aujourd’hui, pour le gouvernement, consiste à instruire la modification de la formule de calcul du prix de l’électricité pour passer au mode tarifaire par plafonnement des revenus, mais aussi d’accélérer la création du Gestionnaire du réseau transport (GRT) en application de la loi régissant le secteur.
L’association consumériste suggère aussi aux pouvoirs publics d’opposer à l’opérateur AES-SONEL le non respect de plusieurs clauses de la convention de concession signée le 18 juillet 2001, notamment celle relative aux normes de qualité du service, ‘’royalement méprisées depuis belle lurette’’ par le fournisseur d’énergie.
La rencontre entre Philemon Yang et le RACE survenait alors que le directeur général de l’ARSEL, Jean-Pierre Kedi, annonce comme ’’inéluctable’’ la hausse des tarifs d’électricité.
S’exprimant dans la presse locale, il explique cette mesure par la nécessité de coller à l’inflation, de permettre à l’opérateur d’investir afin de combattre le phénomène grandissant des délestages.
‘’Nous prions le consommateur de comprendre que nous sommes devant un scénario infernal, déclare-t-il, ou on n’augmente pas les tarifs et la situation empire et il n’y a plus d’électricité à un moment donné, ou on fait l’effort de mettre un peu d’argent pour permettre au concessionnaire de disposer d’argent pour remettre le réseau de transport à jour.’’
Au sujet des investissements, l’opérateur vient d’indiquer que son plan d’urgente pour l’amélioration de la qualité de service nécessiterait une mise de l’ordre de trois milliards FCFA sur six semaines.