“C’est du très grand n’importe quoi”, assure Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS est accusé d’avoir usurpé une partie de ses diplômes avant de présenter sa thèse. Le journaliste de Mediapart Laurent Mauduit l’affirme dans un livre à paraître jeudi 18 septembre. Mediapart (édition abonnés) en publie les bonnes feuilles mercredi 17 septembre.
Selon ce livre, intitulé A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient (Editions Don Quichotte), l’élu socialiste aurait obtenu son doctorat de troisième cycle de sociologie à Jussieu et soutenu sa thèse alors même qu’il n’avait pas les diplômes antérieurs requis.
Un “faux” fabriqué dans une université parisienne
“En 1984, il n’a ni licence, ni maîtrise, ni, a fortiori, DEA”, affirme le journaliste. Selon lui, Jean-Christophe Cambadélis parvient alors à faire fabriquer un “faux” dans une université parisienne et à s’inscrire à l’université de Paris VII-Jussieu, en disposant “d’un allié dans la place”,
Laurent Mauduit le désigne : Pierre Fougeyrollas, résistant communiste, sociologue et anthropologue venu enseigner à Jussieu. Celui-ci a rejoint “en 1974 l’OCI et s’est lié d’amitié avec Pierre Lambert”, dirigeant de l’organisation trotskiste. Or Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi milité au sein de l’Organisation communiste internationale (OCI) dans les années 1970.
Il aurait aussi plagié deux auteurs dans un livre
Laurent Mauduit ajoute qu”‘en juin 1985, Cambadélis soutient sa thèse et obtient haut la main son doctorat”. Le jury qui le lui accorde “présente cette singularité de compter parmi ses membres Pierre Fougeyrollas mais aussi Gérard Namer, professeur de sociologie et universitaire socialiste avec lequel Cambadélis (…) a créé peu avant des sections Force ouvrière dans l’enseignement supérieur”, soutient l’auteur.
Selon Laurent Mauduit, qui fut aussi militant à l’OCI et dirigeant de l’Unef au milieu des années 1970, le premier secrétaire du PS ne fait aucune allusion à ce diplôme sur son site internet personnel.
Jean-Christophe Cambadélis se serait en outre approprié les écrits du philosophe Pierre Dardot et de l’historien Philippe Darriulat dans son premier livre, intitulé Pour une nouvelle stratégie démocratique, affirme l’auteur. “Tout juste a-t-il pris la plume pour rédiger une brève introduction, dans un français approximatif, et une conclusion tout aussi rapide. Il a également reproduit sur une quarantaine de pages un extrait de sa thèse de doctorat. Le reste, c’est-à-dire les quatre cinquièmes du livre, il n’en a pas écrit une ligne”, soutient Laurent Mauduit.
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