C'est ce qu'ont laissé entendre des cadres de l'opposition parlementaire au cours d'une interview à la radio Equinoxe. Notamment, deux des plus emblématiques, Joshua Osih du social democratic front (Sdf), et Cyrille Sam Mbaka, vice-président de l'Union démocratique du Cameroun (Udc).
Pour le député Joshua Osih (Sdf), c'est une maladresse politique d'effectuer un tel déplacement hors du triangle national, « nous savons que notre président aime bien gérer depuis la Suisse. Je pense que ce n'était pas le moment de voyager. C'est maladroit de sa part. Je pense qu'en tant que chef suprême des armées, il aurait dû rendre visite aux militaires camerounais au front… Il aurait pu au moins rendre visite aux malades et blessés de guerre à la garnison militaire de Yaoundé. Il s'agit pour ceux qui sont au front de savoir que leur chef pense à eux, connait les difficultés dans lesquelles ils évoluent », a indiqué le vice-président du premier parti de l'opposition parlementaire au Cameroun, pour justifier sa critique à l'endroit du voyage du chef de l'Etat.
« Ce pays ne peut plus se permettre d'avoir un président absentéiste », va-t-il poursuivre.
Pour Sam Mbaka, Vice-président de l'Union démocratique du Cameroun (Udc), un autre parti politique représenté à l'Assemblée nationale (4 sièges), Biya ne respecte pas son peuple qui l'a élu « ce qui est embêtant, c'est que le peuple réclame le chef de l'Etat à l'Extrême-Nord, je crois que c'est là où il y a le problème. Je crois que nous sommes en démocratie, le peuple vote, le peuple contrôle, le peuple sanctionne. L'Extrême-Nord réclame le chef de l'Etat ».
Depuis le déclenchement de la guerre contre Boko Haram, Paul Biya n'a pas effectué un seul déplacement dans cette partie du pays, au contraire de nombreux leaders de l'opposition qui y ont fait des déplacements.
C'est depuis dimanche 1er mars 2015 que le président Biya et son épouse ont entamé un séjour privé en Europe.