C’est une nouvelle qui vous glace le sang, une nouvelle qui vous ronge de l’intérieur et qui vous rend mélancolique à tout moment, mais le sentiment de révolte et d’incompréhension n’est pas loin. L’opprobre dont est victime le journaliste François Bugingo est juste à vomir, avant même d’avoir eu l’occasion d’esquisser la moindre défense, il est déjà traîné dans la boue par la plupart de ses confrères. Pire, Québécor vient de mettre un terme à leur collaboration après l’avoir rencontré.
L’objet du grief ? De nombreuses affirmations faites par le chroniqueur au cours des dernières années auraient été montées de toutes pièces. Notamment une discussion avec tireur embusqué lors de la guerre de Bosnie en 1993, sa présence à Misrata en 2012, la libération d’un journaliste otage avec des terroristes d’Al-Qaïda en Mauritanie en 2011, sa présence en Somalie en 2011 et la liste est longue…
Son bourreau, Isabelle Haley, la journaliste à l’origine de la révélation des affaires dans le journal La Presse, lui reproche d’avoir romancé sinon inventé ses propres histoires. D’après Benoit Dutrizac, c’est une épée de Damoclès qui le menaçait depuis quelques semaines déjà, mais François se disait serein.
Mais alors quelle mouche l’aurait piqué ? Plus les heures passent et plus le temps semble jouer contre lui. Après avoir écouté l’avis de Benoit Dutrizac et son éviction de Groupe média, rien ne laisse présager quelque chose de positif, son ancien collègue avait même laissé échappé le terme de « mythomanie qu’il faudrait soigner ».
Je ne sais pas quoi penser de tout cela, je suis surtout très triste en pensant à ce que doit subir sa famille et surtout son jeune fils. Comment lutter contre une exécution médiatique à l’échelle mondiale ? Francois Bugingo représentait de nombreuses valeurs, notamment celle de la diversité et comme le soulignait Monsieur Dutrizac, ”il était le meilleur pour commenter l’actualité internationale”et j’ai bien peur que tout cela s’éteigne avec lui.
C’est un raz-de-marée médiatique qui risque bien d’emporter toute sa crédibilité. Le souci avec ce genre de mise en cause, c’est qu’au final les gens réduisent votre carrière aussi belle soit-elle à l’événement le plus sulfureux, comme ce fut le cas pour Joël Legendre. Alors, ne retournons pas notre veste à la vitesse de la lumière et attendons au moins sa version des faits.