La rédaction de France Médias Monde et de RFI fait bloc autour d'Esdras Ndikumana correspondant de RFI à Bujumbura, après son agression survenue ce dimanche.
Arrêté ce dimanche matin sur les lieux de l'assassinat du général Adolphe Nshimirimana par les forces de sécurité gouvernementales, Esdras Ndikumana aurait été emmené dans les locaux du Service national de renseignement pour y être passé à tabac.
Il aurait été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds.
Après deux heures de rétention, le journaliste a été relâché, mais il a dû être hospitalisé.
« Ses jours ne sont pas en danger, mais il est en état de choc et présente de sérieuses contusions », a précisé RFI lundi dans un communiqué.
La directrice de l'Information de l'AFP Michèle Léridon s'était déclarée dès dimanche « très choquée » par cette agression. « Nous allons demander des explications aux autorités du Burundi ainsi que l'assurance qu'un tel incident ne puisse se reproduire. Notre correspondant doit pouvoir continuer à exercer sa mission d'information en toute sécurité », avait-elle ajouté.
Depuis mai, beaucoup de médias indépendants ont été contraints de fermer et de nombreux journalistes, cibles de menaces ou d'attaques, ont dû fuir le pays ou se cacher.
Le général Adolphe Nshimirimana a été tué dimanche dans la capitale burundaise dans une attaque à la roquette. Cet ancien chef d'état-major était considéré comme le numéro deux du régime, ainsi que le patron de facto de la sécurité intérieure. Sa disparition intervient une semaine après la proclamation de la victoire à la présidentielle du sortant Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat dénoncé par l'opposition, la société civile et plusieurs pays occidentaux.