Le ministre camerounais en charge de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a mis en garde jeudi certains médias nationaux, qui «s'adonnent ouvertement et de manière récurrente à des attaques diffamatoires et parfois injurieuses contre des pays étrangers et leurs dirigeants officiels».
Dans un communiqué lu en mi-journée sur les ondes de la radio nationale, le non moins porte-parole du gouvernement rappelle le principe de non-ingérence du Cameroun dans les affaires intérieures des autres Etats, la loi du pays interdisant par ailleurs tout outrage et les médias ne pouvant être exonérés de cette obligation, «y compris pour des raisons professionnelles liées au respect de l'éthique et de la déontologie du métier de journaliste».
Issa Tchiroma menace, en cas d'inobservation de ces principes, de recourir au «droit de faire usage de ses prérogatives de régulation conformément à la réglementation en vigueur».
Cette mise en garde, note-t-on, intervient alors que le Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation placé sous l'autorité du Premier ministre, multiplie lui également des avertissements, par spots interposés, contre les dérives médiatiques dans la guerre que le Cameroun mène actuellement contre l'insécurité à l'Est et dans les régions septentrionales.
Elle coïncide également avec la montée des critiques dans certains médias privés contre des puissances occidentales, dont certains voient la main derrière les tentatives de déstabilisation du pays.
L'un des cas patents de cette «lutte contre l'impérialisme occidental» est la chaîne de télévision privée Afrique Media, sous le coup d'une suspension d'un mois par le CNC et dont les bureaux ont été scellés voici trois semaines à Douala et Yaoundé, les métropoles économique et politique du pays.