Le clan Bongo est depuis des décennies lié à la classe politique française. Omar, le père, qui a dirigé le petit Etat pétrolier de 1967 à 2009, est connu pour avoir contribué au financement des campagnes de plusieurs partis politiques français, dont le Parti socialiste de François Mitterand.
À sa mort, lors de l’élection contestée de son fils Ali, la France, alors dirigée par Nicolas Sarkozy, avait déployé des soldats à Port Gentil, la capitale économique du Gabon, pour protéger ses propres intérêts sur place. Une manoeuvre qui avait été à l’époque fortement critiquée par l’opposition gabonaise qui avait accusé Paris de faire le jeu d’Ali Bongo.
Depuis le vent a tourné. Alors que Jean Ping a revendiqué dès dimanche 28 août la victoire face à Ali Bongo lors de l’élection présidentielle qui s’est tenue la veille, le Parti socialiste (PS) a publié un communiqué le 29 aoûtpour appeler – entre les lignes – le président sortant à reconnaître la victoire de Jean Ping.
«Voilà plus d'un demi siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple», affirme notamment le communiqué du PS.
Une annonce qui ressemble à une forte pression politique de Paris alors que les résultats définitifs de l’élection ne sont pas encore connus. La Commission électorale nationale autonome et permanente a déclaré qu’elle communiquerait sur les résultats du scrutin mardi 30 août.