Les candidats des partis de gouvernement ont donc été victimes du dépit amoureux sur fond de « dégagisme » qui anime les Français depuis les élections primaires des deux principaux partis politiques français. On avait alors vu les outsiders Benoît Hamon (PS) et François Fillon (Les Républicains) terrasser des figures pointant “favoris” au tableau (Manuel Valls pour le PS, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé pour LR).
La déception est cependant perceptible chez les progressistes qui avaient beaucoup espéré –jusqu’à la dernière minute- voir Jean-Luc Mélenchon rattraper dans les urnes l’écart qui le séparait des principaux favoris dans les sondages. D’ailleurs, près de deux heures après la publication des estimations des résultats sortis des urnes qui le plaçaient en 4ème position, derrière François Fillon, Le candidat de “La France Insoumise” se refusait à toute déclaration, arguant que lesdites estimations n’étaient pas le reflet exact des vrais résultats. Sous entendu, il espérait encore remonter dans le classement –et occuper la deuxième place ?- après les totalisations du ministère de l’Intérieur attendues pour avant 22 heures. Puis volte face, à 21 H 54, heure de Paris, il fustigeait les “médiatrarques” et les oligarques qui jubilaient pour les résultats connus, et, se dérobant devant ses responsabilités de leader politique, affirmait n’avoir pas reçu mandat des 450.000 Français qui ont présenté sa candidature pour orienter les votes des électeurs de “La France Insoumise” en faveur de l’un ou l’autre des deux candidats arrivés en tête au 1er tour.
Sentiment mitigé cependant à l’Extrême-droite, où l’illusion de voir la candidate FN prendre la première place, a persisté chez beaucoup jusqu’à la clôture du scrutin, notamment après la fusillade des Champs Elysées qui avait donné aux Lepénistes du grain à moudre contre tous ceux qui, au nom de la mondialisation sauvage ont rendu France perméable à tous les assauts destructeurs. Le rang plus qu’honorable de leur icône n’est donc pas une surprise, car Marine Le Pen passant le cap du 1er tour de l’élection présidentielle en France comme son père en 2002, c’était l’issue la plus prévisible, et cela longtemps avant même que le la ne soit donné pour l’élection du 1er magistrat de France, en raison de la forte montée du péril terroriste et de la résurgence de la précarité qui ont poussé les Français dans des retranchements identitaires et protectionnistes.
Cap sur le 07 mai
Même si un dernier sondage Ipsos publier à 20 heures (TU) donnait Macron vainqueur au 2ème tour avec 62% contre 38% pour Marine Le Pen, il reste toujours à voir de quoi sera faite la suite de ce carnaval électoral qui, dès les résultats du 1er tour, a commencé à se décliner elle aussi en mode indécision, laissant planer la menace des possibles surprises désagréables qui pourront alors être matérialisées par une victoire surprise de la candidate du front National. Ceci en dépit des consignes de vote des candidats malheureux PS et LR (Fillon et Hamon), ainsi que des ténors des deux principales formations politiques françaises, auxquels est venu se joindre le très charismatique leader du parti centriste Modem, François Bayrou, qui lui, n’était pas candidat cette fois-ci.
Affaire à suivre donc !