Les organisateurs du Forum de la Diaspora Camerounaise, initialement prévu à Ouagadougou du 25 au 27 mai et transféré, il y a quelques semaines, à Abidjan ont finalement décidé de surseoir à la tenue de l'événement en Afrique. Les raisons sont riches en leçons !
Le scénario a été presque le même à Ouagadougou et à Abidjan : d'abord l'enthousiasme affiché des autorités du pays d'accueil pour abriter le Forum, avec dans le cas de la Côte d'Ivoire l'obtention même d'une autorisation d'octroi de visa à l'arrivée à tous les participants ; ensuite, après l'intervention de l'Ambassade du Cameroun à Abidjan (qui couvre aussi Ouagadougou),les services de renseignements s'en mêlent et procèdent à des interrogatoires qui traduisent une hésitation, voire le soupçon. En effet, dans les deux cas, il s'est avéré que les autorités de l'ambassade du Cameroun à Abidjan ont soit dépêché une mission (pour le cas de Ouagadougou) soit simplement saisi les autorités (cas d'Abidjan) pour peindre les organisateurs comme des opposants hostiles au régime de Yaoundé, afin d'obtenir l'annulation.L'Afrique a encore du chemin à faire en matière de libertés publiques.
La grande leçon à tirer de cette première tentative de tenir les assises de la diaspora camerounaise militante en Afrique est que le régime de Yaoundé et ses démembrements que sont les ambassades ne voient pas d'un bon œil une diaspora organisée et soudée autour de la cause de la renaissance du Cameroun. Mais ce n'est que partie remise, car il ne reste plus qu'à envisager de tenir ce forum en Europe ou aux Etats Unis, à une date ultérieure. Le combat continue pour un Cameroun plus juste, plus démocratique et gardien des libertés publiques.
Fait à Abidjan le 23 mai 2017
La cellule de Communication du Forum