Le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov dit que les pays du BRICS croient que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie doivent être assurées.

Lors d'une conférence de presse commune des ministres des Affaires étrangères du BRICS à Pékin lundi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov a souligné que les pays du BRICS soutiennent à l'unanimité « la souveraineté et l'intégrité territoriale » de la Syrie.

Voici la question et la réponse complète de Lavrov 

Question: Le  terrorisme est l'un des principaux défis que doit relever la communauté internationale. Les pays du BRICS pourront-ils consolider leurs efforts en Syrie ? Un mécanisme pourra-t-il être créé pour que les représentants du BRICS puissent surveiller le cessez- le-feu, y compris dans les zones où le processus est en cours ?

Hier, les États-Unis ont pris le contrôle du passage frontalier d'al-Tanf au sud de la Syrie. Le renforcement du rôle des États-Unis sans coordination avec le gouvernement syrien pourrait-il compliquer les efforts en vue d'un règlement?

Sergey Lavrov : Les pays du BRICS sont dans la nécessité de renforcer l'efficacité des efforts de lutte contre le terrorisme. Nous avons un groupe de travail sur la lutte contre le terrorisme, qui a tenu deux réunions et a un potentiel considérable. Ces efforts devraient être pris dans un format interministériel.

Nous avons des vues communes sur la nécessité d'associer d'autres départements politiques et des agences concernés par la lutte contre le terrorisme, pour empêcher les attaques terroristes et l'échange d'informations connexes.

Bien sûr, il faut plus que nos cinq pays pour mettre en déroute le terrorisme mondial, et les pays des BRICS conviennent de la nécessité d'efforts internationaux plus larges. Je voudrais vous rappeler l'initiative du président Poutine d'un front large contre le terrorisme, qui est toujours vital. J'espère que les récentes décisions de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la base de la proposition du Secrétaire général Antonio Guterres pour un nouveau bureau pour le contre-terrorisme donnera un essor à notre mouvement vers ce but. La Russie y contribuera activement.

Pour ce qui concerne un règlement en Syrie, les pays du BRICS sont pour la mise en œuvre de la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous sommes reconnaissants envers nos collègues et amis pour la haute appréciation qu'ils ont exprimée aujourd'hui pour les efforts déployés par la Russie, y compris ceux que nous avons réalisés conjointement avec la Turquie et l'Iran, dans le cadre du processus d'Astana. La prochaine réunion à Astana aura lieu le 10 Juillet.

L'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, y assistera. Les parties concernées ont accepté de compléter la coordination des paramètres et les modalités du régime dans les zones de désescalade et autour de celles-ci à la prochaine réunion. Lorsque cette initiative a été avancée pendant la réunion précédente à Astana le 4 mai, le mémorandum qui en était issu déclarait que la Russie, la Turquie et l'Iran en tant que garants accueillerait favorablement toute contribution d'autres parties, même ceux qui ne sont pas impliqués dans le processus d'Astana.

Comme je l'ai dit, quand nous connaissons les paramètres, nous serons prêts à examiner les propositions d'autres pays qui sont prêtes à contribuer à la mise en œuvre de cette initiative.

En ce qui concerne les développements sur le terrain en Syrie, nous pensons que le respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie doivent être assurés conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies et d'autres documents de l'ONU.

Toute action sur le terrain, où de nombreuses parties sont déployées, y compris ceux qui sont impliqués dans les hostilités, celles-ci doivent être coordonnées avec le gouvernement syrien. C'est ce que la Russie, la Turquie et l'Iran font à Astana. Nous coordonnons toutes nos initiatives et propositions avec le gouvernement syrien. Nous pensons que cela est la façon dont tout le monde doit agir, en particulier lorsque la question concerne le contrôle de n'importe quelle zone en Syrie et lorsque ces actions peuvent soulever des questions sur leurs objectifs réels.

Nous demandons instamment aux États-Unis et à tous les autres pays qui ont des forces militaires ou des conseillers sur le terrain en Syrie de coordonner leurs actions. Les zones de désescalade sont une forme possible d'avancer ensemble. Nous exhortons tout le monde à ne pas agir unilatéralement, à respecter la souveraineté de la Syrie – comme je l'ai dit – et à se joindre aux efforts communs qui sont coordonnés avec le gouvernement syrien.