A Raqqa, les civils meurent sous les bombes au phosphore de la coalition internationale ou sur les mines posées par les djihadistes de Daesh. Certains survivants, désormais réfugiés, ont accepté de témoigner au micro de Ruptly, l’agence vidéo de RT.
Dans la ville de Raqqa, le nombre de civils tués par les frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis augmente de jour en jour. Ces bombardements sont menés afin d’appuyer l’opération militaire de grande envergure déclenchée au sol par la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour reprendre Raqqa, dernière place-forte de l’Etat islamique en Syrie.
A Raqqa, la coalition internationale utilise des armes chimiques «au hasard»
Soignée dans l’hôpital de Qamichli, une ville située dans le nord-est de la Syrie, une femme a livré un témoignage explicite à l’agence vidéo de RT. «La coalition bombarde tout le monde au hasard [à Raqqa], ils ne bombardent pas l’Etat islamique. [Daesh] est parti», a-t-elle dénoncé, précisant : «Tu peux aller filmer là-bas et voir qu’il n’y a plus personne. Donc pourquoi bombardent-ils ? Les gens meurent pour rien, et personne ne leur vient en aide.»
«[Les djihadistes de l’Etat islamique] sont des fils de chien, mais les avions les bombardent. Depuis, ils sont moins nombreux», a déclaré à Ruptly un enfant blessé et hospitalisé à Qamichli. «La moitié [des terroristes] a fui, l’autre moitié est restée et recule chaque jour un peu plus. Il y a maintenant de moins en moins de militants de Daesh à Raqqa et à travers le monde», a-t-il ajouté.
«Les avions bombardent [la zone] avec des bombes au phosphore», s’est également écriée la femme hospitalisée au micro de Ruptly. Les survivants s’inquiètent particulièrement de l’utilisation de cette arme chimique.
Le phosphore blanc est une arme incendiaire qui brûle lorsqu’il entre en contact avec de l’oxygène, produisant une très vive chaleur et une fumée blanche caractéristique. Cette arme provoque des brûlures très profondes, jusqu’à l’os, et entraîne la mort. Son utilisation n’est pas explicitement interdite par le droit international si l’arme est utilisée contre des cibles militaires en dehors de zones civiles.
Les mines de Daesh empêchent les habitants de Raqqa de fuir la ville
Si les habitants de Raqqa doivent faire face à des bombardements constants, un autre péril guette les civils tentés par la fuite : les mines. Armes de prédilection des djihadistes, mines et autres engins explosifs artisanaux ont en effet été disséminés à travers les rues de Raqqa.
«Avant, les djihadistes mettaient des signes [pour avertir de l’emplacement des mines], désormais [ils] posent des mines durant la nuit. Personne ne les voit, alors les gens sortent, marchent et les mines explosent [sous leurs pieds]. On ne peut même pas sortir de chez soi», a expliqué à Ruptly un jeune garçon, encore sous le choc.