Contre-offensive ou mise au point ? Un peu des deux à la fois. Poussé jusque dans ses derniers retranchements par l’opinion publique, les activistes des droits de l’homme, les parents des victimes et leurs avocats, Camrail qui compte désormais parmi ses détracteurs le gouvernement camerounais qui a récemment indiqué -en s’inspirant d’un rapport d’enquête- qu’elle était le principal responsable de l’accident ferroviaire du 21 décembre 2016, est montée au créneau hier samedi, pour démentir et accuser.
Un communiqué a été publié le 23 juin 2017 par l'entreprise de transport ferroviaire qui n’a pas pris de gants pour accuser d’agissements « mercantiles » des hommes de droit qui, selon elle, instrumentalisent la souffrance des victimes pour se remplir les poches, bloquant par le fait même toute discussion d'indemnisation des victimes
Camrail qui, dans sa communication a carrément fait abstraction des préoccupations relatives à sa responsabilité dans cette affaire, s’est juste bornée à faire le point des actions engagées depuis la survenue de l’accident qui avait fait 80 morts selon le gouvernement, et plus de 300, voire 500 morts selon des témoins et des survivants. Comme on peut le voir en parcourant la note d’information de la filiale du groupe Bolloré, il était question, dans cette entreprise de com aux allures de contreattaque, de rassurer l'opinion sur le fait que se poursuivaient ses actions en vue de l’indemnisation des victimes ou de leurs ayants droits.
Sur les lieux de l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016 |
Camrail a été accusé d'entretenir le flou sur lesdites procédures d’indemnisations que de nombreux observateurs et avocats considèrent défavorables aux victimes. Mais pour le transporteur ferroviaire, il n'en est rien.