Le maréchal Khalifa Haftar (à gauche) et le président tunisien Béji Caïd Essebsi |
Après un boycott de la Tunisie qui a duré plus de 6 ans, voilà que le maréchal Khalifa Haftar accepte enfin de venir à Tunis sur invitation du président Béji Caïd Essebsi pour discuter du processus politique en Libye.
Principal protagoniste et personnage clé de la crise en Libye, Khalifa Haftar est incontournable pour toute recherche de solution sur la crise libyenne.
Cette visite prévue ce lundi 18 septembre 2017, constitue un opportunité pour relancer l'initiative de médiation du président Essebsi en Libye consistant à réunir tous protagonistes afin de discuter directement entre eux, sans intervention étrangère.
Lancée il y a plusieurs mois, la médiation du président Essebsi a été adoptée par l'Algérie et l'Egypte qui ont été associées à l'initiative afin de lui donner une dimension régionale et assurer son succès.
Toutefois, l'initiative s'est engouffrée dans une impasse en raison de l'incapacité de réunir tous les protagonistes libyens en Tunisie notamment Khalifa Haftar.
Rivalités et intérêts des puissances régionales
Mais c'est compter sans les rivalités et les intérêts qu'entretiennent certains pays qui ont des visées bien déterminées en Libye.
C'est le cas du Caire qui est allié de Haftar contrôlant l'Est libyen frontalier avec l'Egypte et exerce une grande influence sur l'homme fort de la région orientale de la Libye.
Forte de cette position, l'Egypte voit d'un mauvais œil que la Tunisie puisse réussir à concilier entre les frères libyens alors qu'elle même a échoué à réaliser cette prouesse en raison de son implication dans le conflit libyen en prenant partie pour un camp au détriment d'un autre.
L'Egypte est intervenue militairement en bombardant les positions de groupes armés dans plusieurs régions en Libye.
Les différentes rencontres organisées au Caire pour réunir les Libyens ont échoué et n'ont pas pu déboucher sur quelconque issue à la crise qui secoue la Libye.
Idem pour l'Algérie, accusée par une grande partie des Libyens de soutenir la mouvance islamiste avec laquelle elle entretient de bons rapporta notamment avec Abdelhakim Belhadj et Mohamed Sawan, chef du parti pour la justice et la construction (PJC) , bras politique de la confrérie des Frères musulmans en Libye.
En Tunisie, le président Béji Caïd Essebsi l'a réitéré à maintes reprises, affirmant que son pays n'avait aucun agenda en Libye et qu'il est à égal distance de tous les protagonistes.
Le seul souci de la Tunisie est la préservation des intérêts du peuple libyen, a-t-il dit, rappelant les répercussions de la situation de la libyenne sur la Tunisie notamment les réfugié, la sécurité et les problèmes économiques.
Briser la glace et établir la confiance
L'arrivée de Haftar à Tunis, permettra de briser la glace avec les autoritaires tunisiennes et de favoriser l'établissement de la confiance entre les deux parties. Une situation qui servira la médiation tunisienne.
Déchirée par un conflit armés fratricide depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye traverse une impasse de son processus politique perpétuant le chaos sécuritaire dans ce riche pays pétrolier.
L'insécurité en Libye où les armes circulent librement en l'absence d'un Etat et d'organes sécuritaires, a débordé vers les pays voisins qui ont subi de plein fouet cette situation avec des attaques terroiristes qui les ont ciblées.
C'est partant de cette réalité que le président Béji Caïd Essebsi a entrepris cette initiative afin de stabiliser ce pays frontalier à la Tunisie.
Mourad S