Jean-Marie Tchakui : «J'ai pris mes responsabilités et j'ai interdit ladite manifestation» du SDF |
En dehors d'Anicet Ekane, militant du Manidem qui a réagi sur les antennes de la télévision d'Etat très proche du régime, et dont le propos est “nuancé”, tous les opposants qui ont réagi à l'interdiction du meeting et de la marche condamnent la dérive de l'administration qui ressemble à s'y méprendre à une entreprise de musellement.
Le moins que l'on puisse dire est que la décision administrative d'interdire le meeting suivi d'une marche auquel devaient participer plusieurs partis de l'opposition camerounaise sous la houlette du SDF (principal parti de l'opposition), n'a pas laissé la classe politique camerounaise indifférente. Notamment le camp de l'opposition qui s'est répandue en dénonciation de cette mesure que bon nombre d'analystes, d'observateurs et d'hommes politiques qualifient de “despotique” et “inique”. Tenez !
Cabral Libii, (Coordonnateur du mouvement 11 millions d’inscrits sur les listes électorales -sur sa page facebook officielle-):
L'interdiction de la marche programmée du SDF est regrettable. Que faire devant une dérive devenue habituelle ?
Cyrille Sam Mbaka, (Vice-président de l'Union démocratique camerounaise (UDC) sur radio Balafon):
Ce que je ne sais pas, ce sont les motivations de cette interdiction. Mais dans tous les cas, on ne peut pas délivrer un récépissé et puis, l'interdire à quelques heures de la manifestation, sauf explications sur lesquelles ceux qui manifestent et ceux qui gouvernent se sont entendus. Mais dans le cas d'espèce, je crois qu'il n'y a pas eu cette entente et on doit pouvoir regretter le fait que cette manifestation qui mobilisait et qui nous ramenait dans un climat démocratique soit interdite.
Anicet Ekane, (Militant du Manidem, au journal de 13h de la CRTV Radio, jeudi):
«C'était une bonne chose que les autorités ont autorisé la manifestation de Nintcheu (Député SDF et président SDF Littoral) qui voulait apporter son soutien aux populations qui souffrent de la crise anglophone. Tous les camerounais ne veuillent pas de mort dans des crises de ce type. Je pense que c'est allé trop vite en besogne que de franchir ce pas, commencer à parler maintenant de génocide, de massacre de ce pays comme le déclare Fru Ndi. Ce n'est pas le moment de mettre de l'huile dans le feu et de susciter ce sentiment de confrontation, qui est latent entre francophone et anglophone. Il s'agit de notre vivre ensemble et de la construction de l'avenir commun de tous les camerounais » a déclaré Anicet Ekane, l'un des pères fondateurs du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM).
Serge Espoir Matomba, (1er secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale -PURS-):
Il est important de le signifier et de le dire. Que des gens comprennent qu'ils ne peuvent pas se lever un matin, lorsqu'ils décident de faire une marche, ils sont admis, ils informent juste les autorités et ils manifestent. Comme vous avez vu d'ailleurs avec la marche que le parti au pouvoir a tenu, ils ont mis le gouverneur en copie pendant que d'autres remplissent les formalités, font la déclaration comme la loi l'indique, ont quand même l'autorisation et un matin, on vient vous brandir un document pour l'interdire….
Jean Michel Nintcheu, (Député, Président régional du Social Democratic Front pour le Littoral et organisateur du meeting) :
Nous allons organiser notre marche qui est une marche pacifique