Cameroun/Présidentielle- Exclusif ! Résultats provisoires : Kamto l’emporte d’une courte tête (39,63%) contre Biya (38,24%)

Après des vérifications de sources diverses  qui ont duré à peu près huit heures d’horloge, Cameroonvoice est en mesure de révéler que le candidat Maurice Kamto est   le vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre.

Nos fins limiers, en contact avec de nombreuses organisations de la société civile et des représentants des partis dont les candidats étaient en compétition, nous avons pu relever en grosso modo les chiffres suivants en provenance des 24.578 bureaux de votes dont les procès-verbaux ont pu être communiqués  par de nombreux canaux, notamment l’application Whatsapp qui présente l’avantage de produire instantanément des informations en images, donc difficilement altérables  sauf dans des cas de montage qui nécessitent du temps – donc pratiquement impossibles entre la fin des dépouillements dimanche entre 20 heures et 21 heures et le début  de la journée de lundi -.

On note ainsi que sur les 6.617. 854 électeurs régulièrement inscrits,   4.657.184 ont effectivement exercé leurs droits de vote soit un taux de participation de 70,37%.

Les résultats de 410 bureaux ne nous sont pas parvenus,  mais il est à noter qu’au moins 4/5èmes desdits bureaux se trouvent en zones anglophones où le scrutin n’a presque pas eu lieu en raison des affrontements entre les séparatistes de l’Ambazonie et les forces de défense et de sécurité camerounaises. De sources dignes de foi, à peine 5.000 personnes ont voté dans l’ensemble de ces deux régions qui comptent quand même quelque 7 millions d’habitants et environ un million d’inscrits, et les votants de dimanche étaient constitués de militaires, gendarmes et policiers, ainsi que de quelques fonctionnaires.

Au finish, les résultats révélés par les procès-verbaux se présentent  de la manière suivante, en valeurs absolue et relative :
 

1-    Maurice Kamto : 1.847.504 voix,  soit  39,63%
2-    Paul Biya : 1.780.441 voix, soit 38,24%
3-    Cabral Libii : 641,437 voix, soit 21,28%
4-    Joshua Osih : 45.516 voix, soit 1,51%
5-    Adamou Ndam Njoya : 27.731 voix, soit 0,92%
6-    Garga haman Adji : 21.703 voix, soit 0.72%
7-    Franklin Afanwi ndifor : 18.886 voix, soit 0,6%
8-    Serge Espoir Matomba : 16.277 voix, soit 0,54%
9-    Akere Muna : 904 voix, soit 0,09%

En ce qui concerne Akere Muna, on peut présumer que son score très bas est dû au fait que quoique ses bulletins ont été maintenus dans les bureaux de vote par Elecam malgré son désistement au profit de Maurice Kamto, la très grande  majorité des électeurs ont pu déjouer la manœuvre consistant à l’opposer aux autres candidats alors qu’il n’était plus dans la course.

Une victoire mitigée de Kamto, mais qui fait très  mal dans le camp adverse


Des résultats provisoires du scrutin en attendant la proclamation définitive qui sont du seul ressort de la Cour Constitutionnelle selon la loi électorale et la Constitution du Cameroun

Au regard de ce qui précède, et en attendant que dans l’intérêt de la paix le Conseil Constitutionnel proclame  des résultats crédibles, le constat est clair et net, Maurice Kamto a remporté les élections du 7 octobre, ne battant que d’une courte tête le président sortant  qui fait ici un score plus qu’honorable, si on le rapporte à la forte volonté exprimée par les Camerounais de le voir prendre définitivement sa retraite après 36 années de pouvoir, précédées par une vingtaine d’années dans la haute administration camerounaise (dirrecteur de cabinet du ministre de l’Education nationale, Directeur du Cabinet civil du président Ahmadou Ahidjo, Secrétaire Général de la Présidence de la République et Premier ministre).

On comprend, au vu des résultats ci-dessus, qui ne plaisent pas nécessairement aux partisans du statu quo qui tiennent encore les rênes du pouvoir, que la journée de lundi 8 octobre ait été marquée par un étrange branle-bas de déploiement sécuritaire autour du  siège du parti Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC), de  Maurice Kamto qui entendait révéler les résultats du scrutin de dimanche déjà à sa portée, ainsi qu’à celle de la plupart de ses adversaires dont le principal qu’est le candidat du Rdpc au pouvoir pour quelques jours encore.  Les policiers et gendarmes qui ont envahi le siège du parti tentaient d’empêcher son leader d’anticiper  le coup de force électoral que préparent  les partisans du président sortant, convaincus qu’ils pourront encore se servir des forces de défense et de sécurité, ainsi que de la loi –à travers la justice-  pour confisquer le pouvoir dont ils ont fait leur propriété personnelle. Des militants politiques invités à la conférence de presse ont même été passés à tabac par des éléments de la police pour avoir souligné l’inutilité de la présence ostentatoire et envahissante de ces derniers sur les lieux d’une rencontre qui avait lieu dans un cadre privé.

Les raisons d’une victoire

On se demande comment la victoire dû camp du changement incarné par Maurice Kamto a été possible alors que le régime a tout fait pour l’empêcher, notamment  en retournant tacitement contre Kamto -grâce à la stratégie du diviser pour régner – les autres candidats, au point même de réussir à empêcher une coalition des candidats supposément ancrés au camp du changement  autour d’une candidature forte.

La raison, telle que nous la révèle nos investigations, en est simple : Maurice Kamto et ses alliés qui ont travaillé depuis six ans pour qu’en 2018 les Camerounais réalisent le  vœu de changement  qu’ils nourrissent depuis le début des années 1990, ont pris toutes les dispositions pour que les résultats n’échappent plus au camp du changement cette fois-ci.

Mais outre le travail de Kamto, de nombreuses organisations de la société civile, elles aussi soucieuses de voir se réaliser l’alternance à la tête de l’Etat, quoique ne travaillant pas précisément pour un candidat de l’opposition, ont mis du leur pour, le moment venu, pouvoir entrer en possession  des résultats de l’élection, bureau de vote après bureau de vote.  La complicité des agents d’une administration noyautée par les activistes du “chassement” (pendant camerounais du mouvement “Balai Citoyen” à l’origine du départ précipité et en catastrophe du pouvoir de Blaise Compaoré au Burkina Faso)  et dont nombreux ont été nommés à la tête des centres et bureaux de vote, ainsi qu’au sein des commissions communales  de recensement des votes  dans le but de faciliter le tripatouillage du scrutin et des résultats en faveur du président sortant, alors qu’ils étaient en fait eux aussi acquis à l’alternance, a aussi servi.

Le nec plus ultra –si on peut le dire ainsi- de cette stratégie de conquête pacifique du pouvoir restera  la mise à profit de l’outil électronique qu’est le téléphone de dernière génération dit “Androïd”.  Il faut dire qu’avisé des ravages qu’allait causer l’intrusion de cet élément dans la pratique électorale, l’organe de gestion et de supervision des élections, ELECAM, avait tenté dans un premier temps d’interdire son port dans les bureaux de vote, avant de se rétracter sous la pression des  responsables de l’opposition, dont le premier était le député SDF Jean-Michel Nitcheu.

Le téléphone portable a ainsi joué une partition décisive dans la sécurisation des résultats des votes dans presque tous les bureaux, de sorte que les Camerounais, déjà en possession des résultats depuis la nuit de dimanche, ne se sentent plus engagés par  les résultats que proclamera la Cour Constitutionnelle s’ils sont, de manière considérable, contraires à ceux en leur possession.   

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