Un air d’Afrique a flotté dans les travées de la maison Parent-Roback, ce jeudi 12 février, à l’occasion du lancement du rallye-expos. Ce rassemblement autour de la culture africaine va promouvoir les œuvres de 20 artistes à travers une série d’expositions étalées sur 5 mois (du 1er février au 30 juin).
31 ans au service de l’art africain
Cette année encore, l’événement est porté par Vue d’Afrique, une association qui s’évertue depuis 1985, à mettre sous le feu des projecteurs la diaspora africaine. Gérard Le Chêne, directeur, se souvient.
« Avec un groupe d’amis, dont Ousseynou Diop (NLDR : ancien journaliste à Radio Canada international), on déplorait tous qu’il n’y ait pas d’informations culturelles autour de l’Afrique. On a donc commencé par une semaine de films africains. On a eu envie d’appuyer les films par des rencontres, des discussions, des expositions. Ça a tellement bien marché, que certains secteurs comme celui des expositions a pris son autonomie et puis c’est devenu le rallye expos qui dure 5 mois ».
Le rallye répond à plusieurs objectifs : présenter le travail d’artistes méconnus et inciter la population à les découvrir. Grâce à un parcours prédéfini et un système de passeport ingénieux, les amateurs d’art sont guidés d’une exposition à une autre. Et pour les plus assidus, des récompenses sont à la clé.
« Le passeport est l’élément central qui permet d’aller visiter une exposition. Quand la visite est effectuée, il faut faire tamponner son passeport. Quand on obtient un certain nombre de visas, on gagne des laissez-passer pour le festival du cinéma », rappelle le directeur.
Une véritable vitrine
L’événement a pris du gallon et se positionne comme une vitrine cruciale aux vues des différents artistes qui ont jalonné l’événement. Depuis 1985, près d’un millier ont vu leurs ouvrages être plébiscitées, de nombreux sont aujourd’hui confirmé.
« Au moins 50 % des artistes que nous avons présentés lors des rallyes se sont imposés à l’échelon international », souligne Gérard le Chêne, « nous avons Marie Denise Douyon, qui va faire une exposition de ses œuvres au Monument National, Azzedine Mekbel, ou encore Félicité Mvioki. »
De l’art jusqu’au bout des ongles
Le coup d’envoi du rallye est l’occasion de récompenser le gagnant du concours d’affiche organisé chaque année. Le lauréat aura le privilège de voir son dessin illustrer les activités culturelles de l’association.
Pour la deuxième année consécutive, c’est une femme qui remporte les débats. Elle s’appelle Annie Sène, elle est d’origine sénégalaise et elle semble habituée par une réelle passion pour l’art. « C’est un commencement et une continuité. Un commencement en termes de prix et une continuité dans mon approche de la peinture qui a été nourrie à travers mes différents voyages et mes différentes lectures. »
Ce premier vernissage consacrait les œuvres de Shana Strauss, une artiste américaine d’origine tanzanienne. The Floating Homeland « La patrie flottante » comme s’intitule son exposition a pour thème l’identité et le rapport que chaque membre de la diaspora entretient avec l’Afrique. Ces toiles hautes en couleur seront accessibles jusqu’au 15 mars.
Le mot de la fin revient à Bousmaha Seddiki, commissaire « Le rallye a maintenant une popularité au sein des Québécois, nous allons continuer à aider les artistes en herbe ou les artistes professionnelles à trouver leur place dans la communauté artistique ». Le rallye se tiendrait du 1er février au 30 juin, à vos passeports !