Condensé des maux et des paralysies de l’Algérie, la Casbah d’Alger, classée patrimoine mondial de l’humanité, n’en finit plus de s’écrouler. Marquée à vif par les traumas du passé – la guerre contre les colons français, la décennie noire –, elle sort de vingt années de bouteflikisme qui ont achevé de paupériser sa population et de ruiner son bâti.
Alger (Algérie), correspondance.– « Igo on est voué à l’enfer, l’ascenseur est en panne au paradis. […] ouais ouais ouais ouais […] les larmes de la misère ont le goût de ma haine. » D’une terrasse en ruines, s’échappe le rap dépressif de PNL, deux frères entrés dans la légende, algériens par leur mère. D’une fenêtre cassée, la roulade ensorcelante d’un maknin enchaîné à sa cage, un chardonneret élégant, oiseau vénéré en Afrique du Nord.
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