L’annonce de la mort de la légende a été faite par son Manager Eric Trosset le 30 avril.Mais dubitatif, il a précisé « On ne connaît pas exactement la cause du décès. Il était en pleine forme, c’est assez soudain. Je lui ai parlé à 13 heures, puis deux heures plus tard il était pris d’un malaise et a été transporté à l’hôpital Pompidou où il est décédé », a-t-il expliqué. C’est ainsi que le Sphinx tire sa révérence, mettant fin à une riche aventure.
Ayant été marqués par les combats et revendications des Afro-Américains comme Malcom X, Black Panther Party et Martin Luther King lors d’une tournée dans les années 1960 aux Etats-Unis, Tony Oladipo Allen, meilleur batteur de son époque et son acolyte maître Fela Kuti étaient des pionniers de l’afrobeat. Le genre est né avec des textes engagés et un rythme semblable à celui de l’Afrique et du Jazz. Le meilleur batteur va se séparer de son ami Fela Kuti à la fin des années 1970. Ce dernier était un amoureux de la musique pure, expérimentale, adulant parfois avec l’électro.
Il intervient comme batteur dans les albums de plusieurs artistes musiciens français comme Jean-Michel Jarre, Charlotte Gainsbourg et Sébastien Tellier, précisément dans les années 1980, lorsqu’il s’installe à Paris, en France. Il revient se ressourcer au pays avec l’album « Lagos ne tremble pas », « Lagos no shaking », en 2005. L’année qui suit, il est membre du super groupe « The Good, The Bad and the Queens », formé par Damon Albarn, le leader du groupe Blur et a également été membre du groupe musical « Africanism All Stars ». Les projets vont se multiplier entre les deux hommes pendant plusieurs années.
Il a été récompensé en 2006, catégorie de Nigeria Entertainment Award for Afrobeat Artist of the Year, première personne récompensée. Son manager, Eric Trosset, fait un flash-back sur la « magie musicale » de son ami. « C’est comme un samouraï, c’est-à-dire que sa magie musicale à Tony Allen, c’est d’écouter, écouter ce qui se passe autour, analyser et d’après construire la structure d’une façon remarquable à son environnement », confie-t-il. Une disparition qui survient quelque cinq semaines après celle du saxophoniste et compositeur franco-camerounais Manu Dibango, survenue 24 mars 2020 des suites du Covid-19.
D.M