Jamaïque : Pénurie remarquable de marijuana (Korii)

La Jamaïque est en rade de marijuana

Plages paradisiaques, reggae, rastafaris qui en font un usage sacralisé: si elle pousse désormais sous toutes les latitudes et longitudes ou presque, la marijuana est dans les esprits étroitement associée à la culture jamaïcaine. Rapportée par Associated Press, la nouvelle d’une pénurie de ganja sur l’île des Caraïbes est donc assez surprenante.

La première cause est climatique: en 2020, la Jamaïque a été frappée par des pluies catastrophiques lors de la saison des ouragans, suivies d’une sécheresse tout aussi destructrice pour les champs de cannabis. «Ça a tout détruit», témoigne Daneyel Bozra, un agriculteur que le désastre laisse sur le carreau.

Un autre de ces cultivateurs, Kenrick Wallace, qui avec vingt de ses pairs fait pousser un hectare de chanvre à Accompong, explique que la pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé. Un couvre-feu strict imposé à 18 heures, comme en France, a empêché les agriculteurs de s’occuper des plantations la nuit, comme ils en ont l’habitude.

Dans certaines zones, l’absence de routes les oblige à faire de longs trajets à pied pour alimenter leurs champs en eau, ce qui leur est difficile voire impossible du fait du couvre-feu. Wallace estime à 15.000 euros les pertes sur les derniers mois, avec une production passée de 400 à 150 kilos seulement.

Marché vert et marché noir

La Jamaïque n’a décriminalisé la consommation et la culture du cannabis qu’en 2015, créant un petit marché légal, soumis à des règles édictées par la Cannabis Licensing Authority. Beaucoup de cultivateurs ne réussissent néanmoins pas à respecter cette réglementation et voient leurs champs détruits par les autorités.

Quand l’herbe vient à manquer. | Esteban Lopez via Unsplash

De plus, touristes comme autochtones continuent à s’approvisionner sur un marché noir relativement peu contrôlé, du fait de prix prohibitifs dans les dispensaires visés par le gouvernement. Leur consommation a augmenté depuis la décriminalisation: résultat logique, la demande dépasse l’offre, et l’herbe vient à manquer.

 «C’est culturellement embarrassant», commente Triston Thompson, l’un des acteurs d’une industrie naissante du cannabis. Et sans doute économiquement pénalisant. Si le secteur a connu quelques sérieux remous de jeunesse, ses promesses de profits sont désormais grandes, dans un monde où nombre d’États décriminalisent ou légalisent l’usage de marijuana.

Source : Korii  

Facebook Comments
- Publicité -

Plus populaires

Autres actualités

Cameroun : Le nouveau SMIG et la crise inflationniste

De manière simple, le plus petit employé au Cameroun doit dorénavant toucher 41875f s'il est recruté à l'État...

Révélations de Greenpeace Afrique sur les risques graves d’intoxication et de pollution des villages...

Par un Avis Public rendu public le 16 Novembre 2022, le Préfet du département de la Mefou et...

Eliminer le corps du délit pour libérer les inculpés : Pourquoi ces bandits veulent enterrer...

Martinez Zogo a déjà été suffisamment assassiné comme cela, il faut empêcher par tous les moyens le prochain assassinat qui...

Poutine: l’Afrique deviendra l’un des leaders créateurs du nouvel ordre mondial

La Russie est certaine que le continent africain jouera l’un des rôles principaux dans la création d’un nouvel...

Témoignage exclusif sur les agents doubles dans l’opposition camerounaise

Si le Cameroun apparaît définitivement comme l'un des États les plus corrompus au monde, de ces 3 dernières...
- Publicité -
Facebook Comments
%d blogueurs aiment cette page :