18 mois après la fermeture en août de l’année dernière des frontières terrestres de son pays avec le Bénin et le Niger afin de lutter contre la contrebande et de booster la production locale, le chef de l’Etat nigérian, Muhamad Buhari, a instruit mercredi leur réouverture.
Dès ce jeudi 17 décembre, quatre postes frontières vont être ouverts, a expliqué la ministre de l’Économie, Zainab Ahmed, et le reste se fera progressivement d’ici fin décembre.
Il n’en demeure pas moins que les raisons qui ont prévalu pour la décision de fermer les frontières nigérianes avec ses deux voisins restent d’actualité. Ce qui explique le maintien de l’interdiction d’importation des produits, notamment alimentaires, à l’instar du riz, de la volaille (poulets surgelés) et autres, à en croire le tweet de la présidence nigériane annonçant la levée du blocus frontalier.
A titre de rappel, les quinze pays membres de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis le 15 février 2020 à Ouagadougou au Burkina Faso, avaient critiqué la décision unilatérale du Nigéria qu’ils ont considérée comme allant « à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest »
A l’occasion de cette réunion ayant pour but de trouver « des solutions réalistes et applicables à court terme », suite à la fermeture en août 2019 des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises, le Général de Corps d’Armée nigérien, Salou Djibo, ancien président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) ayant dirigé le Niger après le renversement de Mamadou Tandja, avait fait savoir que « La fermeture des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises est très préoccupante car elle touche aux fondements même de notre communauté, à savoir la libre circulation des personnes et des biens ».