Cameroonvoice. « Le décès de maître Sylvain Souop me donne le prétexte pour raconter une anecdote que je gardais pour moi. Elle m’a été racontée le 12 fevrier 2019 par un AP (“ami politique”, expression utilisée au sein du parti MRC pour dire “camarade”) dont je tais le nom pour le moment.
L’AP en question m’explique que consécutivement aux manifestations du 26 janvier 2019, il avait subi des violences de la part des forces de l’ordre et, s’était retrouvé dans une formation hospitalière pour des soins.
Il continue en disant que le 28 janvier, étant à l’hôpital, il reçoit un appel de quelqu’un lui disant qu’il faut qu’il parte de l’hôpital parce qu’on va venir le chercher pour l’amener en cellule. On se souvient qu’à la même occasion, les Pierre Gaetan Ngankam, Celestin Djamen et autres avaient été retirés de leurs lits d’hôpital pour la prison de Kodengui où ils ont fait 9 mois.
Il obtempère donc et, avec l’aide d’une infirmière qui avait flashé sur lui depuis son hospitalisation, il s’éclipse de l’hôpital et, va se cacher chez un ami. Il aura après une confirmation par ladite infirmière que des hommes en tenue et en civil étaient passés juste après sa fuite à l’hôpital et avaient tout fouillé pour le retrouver. Tout ceci est très normal.
Ce qui est anormal, c’est que L’AP m’a parlé du harcèlement qu’il avait subi de son médecin, qui depuis sa fuite, ne cessait de l’appeler pour prétendument, venir terminer son traitement. Or, toujours de l’aveu de l’infirmière, les hommes en tenue et en civil suspects ont continué à faire des rondes autour de l’hôpital plusieurs jours après sa fuite.
Cet AP, se sentant en insécurité à Douala avait donc préférer partir et venir à Yaoundé sachant que c’était le dernier endroit où on viendrait le chercher.
Depuis qu’il m’a raconté cette histoire, j’ai peur de tout le monde. L’hôpital devrait être le dernier endroit où on devait avoir peur de se rendre ! »