Entier comme savaient l’être les hommes du Sud quand ils n’étaient pas contents, contrairement à ceux de leurs compatriotes “vendeurs d’oeufs”, qui ont toujours des « œufs à vendre » et qui se croient obligés de se mettre une muselière pour s’assurer qu’ils sont bien plongés dans cette prudence léthargique à même de détourner d’eux la colère des “propriétaires du pays”, et ce quand bien même l’état de ces œufs est menacé par lesdits “propriétaires du pays” mués en voleurs, un chef du village de la région du Sud (région natale du président de la République, Paul Biya) a été obligé lundi de suivre tout un… “cours magistral de musique” sur le chapitre “qui est qui et qui fait quoi dans un orchestre?” gauchement dispensé par un préfet pourtant commis pour remettre le généreux don du président camerounais disparu depuis des radars, et non pour dire aux “(mal)heureux récipiendaires” dans quel sens et combien de fois ils devraient tourner la langue avant de dégueuler, et surtout ce qui devrait traverser leurs lèvres. Le vieux chef qui a osé dire que cette marque de la générosité présidentielle était peu opportune par rapport aux vrais besoin de ses administrés, s’est entendu dire que les actes du dieu “créateur” d’Etoudi sont marqués du sceau de la souveraineté (honni qui mal y pense donc) et que ne pas en tenir compte était un acte ou geste susceptible de se faire évincer de la fonction “cheffale”.
L’action ci-dessous repérée par l’observateur Kand Owalski en dit long sur la menace qui plane sur les Camerounais de tous horizons et origines épris de liberté. C’est comme cela que la guerre civile qui coûte la vie à de nombreux compatriotes aussi bien de l’armée que des séparatistes et pro-séparatistes a commencé dans le NOSO il y a quatre ans : tirs à balles réelles sur des manifestants pacifiques, passage à tabac des enseignants, avocats et étudiants anglophones réclamant la traduction en langue anglaise du traité de l’OHADA et autres, ainsi que la prise en compte de leur spécificité culturelle et linguistique.
Mais parce que l’Unité et l’indivisibilité du Cameroun sont des faits marqués du sceau de l’”indiscutabilité” au pays des automates seulement capables de changer une Constitution votée une décennie seulement auparavant pour abroger la limitation des mandats présidentiels et perpétuer le règne d’un mortel, mais incapables d’envisager une assise pour réparer une iniquité constitutionnelle doublés d’un holdup politique commis en 1972 contre les anglophones, voici e Cameroun plongé dans le chaos des destructions des villages, des villes fantômes et des dizaines de milliers de morts dans ses régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.