Quelque trois jours après cette expédition meurtrière de la secte terroriste Boko Haram dans la localité de Nguetchewe dans le département du Mayo Tsanaga, la douleur et les dégâts matériels témoignent encore de la brutalité de l’incursion. Mais il faut sans doute, comme d’habitude, bien plus qu’une vingtaine de morts et autant de blessés graves pour susciter la compassion du Président Paul Biya, lui qui affiche depuis lors un silence de tombe. Le président Maurice Kamto a quant à lui laissé parler son cœur.
« Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) exprime ses condoléances attristées aux familles durement éprouvées et sa compassion aux blessés. Il condamne fermement ces actes de barbarie qui choquent la conscience et constituent des crimes graves tant au regard de nos lois que des instruments juridiques internationaux.», a-t-il écrit ce 4 août 2020. Pour lui cette tuerie est entièrement de la faute du régime « illégitime et incompétent » de Paul Biya dont le tort est de mettre en mal la paix et la sûreté en ne renforçant pas suffisamment la sécurité des personnes et des biens dans les zones exposées aux attaques récurrentes. « Nous lui disons qu’il est possible de restaurer la paix et la stabilité dont notre pays pouvait s’enorgueillir naguère.», affirme le Président Maurice Kamto. « L’avènement de l’Etat de droit et d’une gouvernance dévouée à la protection et à l’épanouissement de tous les citoyens Camerounais sans discrimination aucune nous y mèneront.», renchérit-il en invitant ses compatriotes à rester «confiants, mais toujours alertés ».

En pareille circonstance, il n’y a rien à espérer du Président Paul Biya malgré la grande tristesse dans laquelle est plongée la population de l’Extrême-Nord. Il va rester muet alors qu’au lancement de sa campagne présidentielle le 29 septembre 2018 dans cette région il a assuré que « Si j’ai choisi de venir en campagne chez vous, à Maroua, c’est pour vous dire toute l’estime que je porte à votre région. Et vous dire aussi mon engagement à lui faire profiter des grandes opportunités qu’offre actuellement notre pays.» Lançait-il. Le mépris de Paul Biya n’a rien pour étonner lorsqu’on sait le mutisme insultant qu’il a affiché après la survenue du drame de Ngouache, comme dans bien d’autres cas.