Mali : Six attaques terroristes contre l’ONU en 10 jours, 543 civils tués en 3 mois… Antonio Guterres menace !

« On ne dira jamais assez la difficulté de notre tâche et l’extrême dévouement de nos Casques bleus » a tweeté, amer, El-Ghassim Wane,  le chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), qui parle d’« Une semaine dure, très dure pour nous ». L’amertume de Monsieur Wane est d’autant plus profonde qu’au cours de la semaine qui s’achève, la mission Onusienne au pays de Modibo Keita, forte de 12.000 hommes a perdu trois de ses éléments en deux jours consécutifs.

Mercredi, 1er juin, c’est un casque bleu de nationalité jordanienne qui décédait à la suite d’une attaque à l’arme légère et au lance-roquettes du convoi dans lequel il se trouvait à Kidal, au nord du Mali Un peu plus chanceux, deux de ses compagnons s’en sont sortis avec de graves blessures. Le lendemain, jeudi, 2 juin, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, annonçait que l’explosion d’un autre engin artisanal à Douentza (au centre), sur l’axe conduisant à Tombouctou,  avait tué deux autres soldats de la MINUSMA et blessé un autre, tous du contingent égyptien.

Selon Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, l’attentat de jeudi porte à six le nombre d’attaques contre un convoi de l’ONU depuis le 22 mai. Une situation qui alarme gravement le patron de l’ONU qui a réagi personnellement jeudi en relevant dans un communiqué,  que les attaques visant les Casques bleus des Nations Unies étaient constitutives des crimes de guerre au regard du droit international.

En marge de cette condamnation, Antonio Guterres a appelé les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques afin qu’ils soient rapidement traduits en justice, non sans réaffirmer la détermination de l’organisation qu’il dirige à accompagner le peuple du Mali dans la recherche de la paix et de la sécurité.

Des civils aussi et surtout !

Il ne faut pas pour autant voir derrière ce harcèlement des soldats onusiens un déplacement des objectifs terroristes dont la principale visée reste les tueries en masse des populations civiles. La preuve, mercredi, jour de l’assassinat du casque bleu jordanien, deux agents de la Croix Rouge en mission humanitaire, dont un expatrié de la Croix-Rouge Néerlandaise, laissaient eux aussi la vie dans une attaque armée sur l’axe Koussané-Kayes dans le sud du pays, Et le lendemain, jeudi, où deux soldats égyptiens ont été tués, l’explosion d’une mine au passage d’une charrette près du village Waya (cercle de Djenné, région de Mopti), encore dans le centre pays, faisait cinq morts et deux blessés,  des civils cette fois-ci. Un des deux blessés succombera à ses blessuere vendredi, portant à six le nombre de morts.

Ces tueries viennent en rajouter aux statistiques macabres de la confrontation entre les terroristes et les forces gouvernementales maliennes et prolonger la tragédie du peuple malien. Il y a une dizaine de jours un rapport de la MINUSMA indiquait qu’entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, « Au total, 812 civils (543 tués, 107 enlevés/disparus, 107 blessés et 55 illégalement détenus) ont été directement affectés par les actes de violence ». Des données qui, selon le rapport, représentaient une augmentation de 151% rapporté à la situation au trimestre précédent qui était de 323 civils affectés (128 tués, 80 enlevés/disparus et 115 blessés.  

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