Si c’était à refaire, ils le referaient. Probablement avec plus de détermination encore, car celle-ci a cru depuis leur embastillement avant et lors des manifestations pacifiques du 22 septembre 2020 initiées par le leader du MRC, Maurice Kamto, séquestré lui aussi depuis 22 jours.
Ainsi peut se résumer le message transmis via les avocats du mouvement citoyen “Stand Up For Cameroon” (SUFC) à l’intention de leurs compatriotes encore “en liberté” par les cinq membres emprisonnés de ce mouvement, ainsi que par les manifestants pacifiques –dont des dizaines de militants du parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)- tous emprisonnés depuis trois semaines.
La réaffirmation de l’engagement de ces 82 autres prisonniers politiques comme le régime en place sait en faire, a été faite lors de la visite que leur a rendue le 9 octobre dans leur séjour carcéral du pénitencier de New-Bell à Douala, une importante délégation des leaders des organisations membres de SUFC, conduite par sa promotrice, la femme politique Edith Kah Walla dans le but de
– Prendre de leurs nouvelles et de leurs situations.
– Leur exprimer notre soutien et notre solidarité.
– Les informer sur les différentes initiatives et actions engagées en vue d’obtenir leur libération.
A titre de rappel, quatre membres de Stand Up For Cameroun (les nommés Moussa Bello, Tsama Étienne, Tehle Membou et Mira Angoung) avaient été arrêtés le 18 septembre, alors qu’ils revenaient d’une réunion de leur mouvement que les forces de répression avaient sans doute assimilée à l’un des préparatifs de la grande manifestation pacifique du 22 septembre.
Le 22 septembre, ces quatre personnes sont déférés à la prison de New-Bell, et ce même jour, au cours des dizaines d’arrestations qui ont émaillé les marches pacifiques proprement dites, un membre supplémentaire du mouvement, Nana Collins, a été mis aux arrêts avec plus d’une centaine d’autres Camerounais –en majorité des militants du MRC- arrêtés ce jour-là. Le 6 octobre, un avocat membre du Collectif constitué pour défendre les manifestants pacifiques devant le tribunal militaire dont le parquet les accuse de « tentative de conspiration » révèle que plus de 70 d’entre les personnes ont été écroués à la prison de New-Bell par le Commissaire du Gouvernement.
Pas suffisant pour ébranler ces combattants de la liberté, car comme l’a relevé le Secrétaire Général du Cameroon People Party, Frank Essi qui était de la délégation de SUFC à la prison de New-Bell, « Bien que se trouvant dans un milieu difficile, nos amis ont le moral haut. Ils vont bien et nous ont tenus des propos encourageants ».
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, M. Essi qui a affirmé l’opinion de ce que les organisations membres de Stand Up For Cameroon « mettront en œuvre toutes les actions nécessaires pour obtenir leur libération et celle de notre cher et beau pays aujourd’hui défiguré par des crises inédites et une mauvaise gouvernance structurelle », a rappelé que « Leur place n’est pas en prison. Ils doivent être libérés », non sans préciser que « Plus généralement, c’est le Cameroun et les Camerounais/es qui doivent être libérés du régime actuel ».
Et Frank Essi d’ajouter : « Nous continuons à nous mettre en noir chaque vendredi pour rappeler l’urgence de cette transition politique qui refonde notre pays ».