Réalisme ? Embrouillamini ? Le leader du PCRN vient d’effectuer une autre sortie publique qui ne brille pas forcément par sa clarté, mais qui a le mérite de donner des idées.
Le président national duParti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) qui assiste à la rentrée politique de sa formation en France, a eu des échanges avec ses camarades de l’Hexagone hier, dimanche, 27 septembre. Des échanges au cours desquels il a été amené à donner sa position sur les manifestations pacifiques convoquées par Maurice Kamto, dont la première phase a été durement réprimée par la soldatesque du régime qui continue d’ailleurs de pourchasser d’autres meneurs et personnes y ayant pris part.
Le député du Nyong et Kellé qui n’est pas forcément contre le principe de l’expression du sentiment populaire par des manifestations publiques, estime d’entrée que «le 22 a eu un bel écho ». Mais s’il dit avoir « vu des jeunes Camerounais qui ont commencé à braver la peur… » et convient que « Quand les gens ont confisqué la souveraineté, le peuple essaye d’utiliser sa souveraineté par d’autres moyens », il pense qu’« il y a des moyens plus efficaces que ça ».
En fait de “moyens plus efficaces”, le candidat arrivé troisième –après Paul Biya et Maurice Kamto- à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 ne dit rien de précis, mais laisse filtrer un indice : il ne faut pas agir à découvert.
«Si on pense qu’on peut déboulonner le régime de Yaoundé en avançant à découvert, je me permets d’en douter. Je vous invite à la stratégie. Ce qui s’est fait le 22, si ça s’intègre sur une stratégie plus affinée, alors c’est bon. Mais si ce n’était que ce que j’ai vu le 22, alors ce n’est pas bon», déclare-t-il.
Faut-il pour autant dire que le député épouse l’idée de ceux qui pensent que les manifestations pacifiques sont une perte de temps, une façon de permettre au régime Biya de gagner en emprise sur les camerounais du moment où, la répression dans le sang, les arrestations, la torture et les emprisonnements qui accompagnent lesdites marches, ne servent qu’à donner le sentiment à ce peuple que contester le régime sans violence ou sans être en mesure de semer la désolation dans son camp est une pure entreprise suicidaire donc inutile ?
Que non !, monsieur Libii, en bon républicain comme l’est du reste Maurice Kamto, croit dur comme fer que le Cameroun peut se débarrasser de Biya au moyen des élections : «On peut les battre le jour du vote. On peut battre le régime de Yaoundé par le vote».
Toute la différence entre le chef de la résistance Nationale contre le hold-up électoral et le leader du PCRN résiderait dans la « stratégie plus affinée ». Que ce dernier gagnerait peut-être à dévoiler.