“How many people Paul Biya go kill?” : Des Camerounais au siège de la FIFA pour exiger la libération des prisonniers politiques du régime

A J-6CAN 2022, des compatriotes de l’étranger de Olivier Bibou Nissack, Alain Fogue Tedom et autres, se sont rendus au siège de de la FIFA pour alerter le monde à travers l’institution sportive sur le sort cruel des prisonniers politiques du régime Biya-Ngoh Ngoh dont ils exigent la libération inconditionnelle

C’est au rythme de la chanson populaire “How many people this man go kill ?” “How many people Paul Biya go kill ?”(**), que ces Camerounais… ont exprimé… leur mécontentement pour la caution… apportée au régime qui fait peser sur leurs compatriotes… une chape de plomb tyrannique digne de l’époque… des Staline, Duvalier, Marcos et autres Bokassa, Idi Amin, Mao…

Réunis au sein  de l’organisation diasporique “United4Cameroon“, des Camerounais de l’étranger ont de nouveau donné de la voix ce lundi  3 janvier 2022 en prenant d’assaut à Zurich en Suisse, le siège de l’organe faîtier du football mondial,  la FIFA. Objectif,  dénoncer la caution de fait apportée par les dirigeants du football mondial et africain au régime liberticide en place au Cameroun depuis 1982, à travers la concession aux forceps de l’organisation d’une coupe d’Afrique des Nations au rabais dans un pays miné dans sa partie occidentale par une violente guerre civile (plus de 60.000 morts en cinq ans, environ un million de déplacés et réfugiés, plus d’un millier d’habitations et exploitations agricoles incendiées par l’armée gouvernementale, plus de 500.000 enfants empêchés d’activités scolaires aussi bien par les groupes sécessionnistes que par les milices gouvernementales…). 

Si les Camerounais de l’intérieur attendent, les bras croisés, qu’un messie vienne les libérer d’un régime quasi militaro-policier qui les tient en joue depuis quarante ans  au moyen d’une armée à la gâchette et aux coups de machettes et de matraque faciles, et si ledit régime  en place profite de cette pusillanimité pour embastiller et condamner à de lourdes peines de prison y compris pendant les fêtes de fin d’année(*) des militants politiques dont le crime est d’avoir affiché leur soutien au leader de l’opposition, la diaspora camerounaise, elle, n’entend pas laisser le terrain de la nuisance au seul régime répressif. Au contraire, il est question pour ses membres très actifs dans la lutte de libération de leurs compatriotes de l’intérieur, de troubler en permanence, depuis les pays étrangers  où ils résident, la quiétude du clan Biya et Compagnie. La démonstration de force de ce jour au siège de la FIFA à Zurich en Suisse – pacifique, il faut le relever- est une illustration de cette posture patriotique.

C’est au rythme de la chanson populaire “How many people this man go kill ?” “How many people Paul Biya go kill ?”(**),   que ces Camerounais venus de plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique,  ont exprimé à l’intention des dirigeants de la FIFA leur mécontentement pour la caution de fait que les dirigeants sportifs d’Afrique et du monde ont apportée au régime qui fait peser sur leurs compatriotes restés au pays, une chape de plomb tyrannique digne de l’époque que l’on croyait à jamais révolue des Staline, Duvalier, Marcos et autres Bokassa, Idi Amin, Pol Pot…

#ctaText??#  Sénégal : Les visages et les noms des morts de la répression post-coup d’État constitutionnel (Afrique XXI)
Condamnés par la justice aux ordres du régime Biya-Ngoh Ngoh à passer les sept prochaines années de leur vie en prison, le Pr. Alain Fogue et son camarade Bibou Nissack Bibou Nissack sont les figures les plus connues des victimes de la répression féroce qui sévit au Cameroun contre l’opposition.

En investissant les jardins du siège de la FIFA, pour faire comprendre aux dirigeants du football mondial qui ont d’une certaine façon apporté leur caution au régime tyrannique en acceptant que la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de Football se joue dans leur pays alors que s’y déroule depuis cinq ans déjà, à l’initiative du pouvoir, une guerre  civile  des plus meurtrières, les Camerounais de la diaspora entendaient d’une certaine manière venger leurs compatriotes apeurés et désespérés du terroir, en troublant la quiétude des jouisseurs impénitents du régime qui, sur fond de menaces de représailles à peine voilées, forcent les Camerounais à vibrer à l’unisson avec eux pendant le déroulement de la Coupe d’Afrique des Nations, sous peine d’être taxés d’antipatriotisme et jugés dès que l’occasion se présentera, pour “hostilité à la patrie”. Ce qui justifie d’ailleurs le silence des Camerounais alors que l’organisation dans leur pays a été émaillé de tellement de scandales financiers et autres qu’elle ne laisse aucune once de place à la fierté légitime d’être les citoyens du pays organisateur. Qui plus est, par ces temps où les Camerounais ont le juste sentiment que l’organisation de la CAN 2022, (ex-CAN 2019 victime de glissements répétitifs de dates) n’est rien d’autre qu’un défi que le régime entend  relever contre son propre peuple entré en fronde contre sa dictature depuis la fin des années 1980.

La CAN ne constitue en rien un début de solution aux problèmes des Camerounais, la libération des prisonniers politiques, si !

(*) Il est de tradition qu’à l’occasion des fêtes de fin d’année, des chefs d’Etat gracient  des détenus, y compris ceux ayant gravement offensé la société (viol, meurtres, assassinats, détournement de deniers publics, haute trahison, atteinte à la sûreté de l’Etat…). Au pays de celui qui affirma un jour à Yves Mourousi de Radio Monte Carlo qu’il ambitionnait de laisser à la postérité le souvenir de celui qui a apporté la démocratie et le progrès, on a attendu la période des fêtes de fin d’année pour condamner à de lourdes peines de prison, des militants et responsables politiques dont le crime est d’avoir eu l’intention –l’eussent-ils professée publiquement- de faire usage de leurs droits constitutionnels d’exprimer leurs opinions, sentiments et ressentiments dans le cadre des marches pacifiques(!) de protestation.

(**)  Entendez  en français : « Combien de personnes cet homme va-t-il (encore) tuer, Combien de gens Paul Biya va-t-il (encore) tuer »

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