Présidentielles au Gabon : Le PDG choisi Ali Bongo Ondimba

Le calendrier électoral est enfin défini avec précision, même si certaines informations restent à confirmer par le gouvernement. D’après le Code électoral, c’est la Cénap qui détermine “la date de convocation des électeurs”, ensuite “matérialisée par décret pris en Conseil des ministres”.

La Cénap envisage la période du 17 au 22 juillet pour le dépôt des dossiers de candidature, et le démarrage de la campagne électorale le 15 août à 00H00 (14 août à 23H00 GMT), pour deux semaines.

La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur, chargé de la préparation des scrutins, avait arrêté un calendrier d’opérations pré-électorales, incluant la révision des listes électorales, qui a débuté le 10 juillet et se poursuivra jusqu’au 21 juillet. Les listes électorales seront ensuite “traitées” (du 22 au 31 juillet), puis “éditées et affichées” (1er au 5 août) avant l’enregistrement des réclamations (6-8 août). Le ministère compte remettre “les listes définitives” à la Cénap le 15 août, avant d’entamer le lendemain la distribution des cartes électorales.

C’est donc un calendrier très serré qui attend le candidat, jusqu’alors officieux et maintenant déclaré du PDG, Ali Bongo Ondimba. Même si sa nomination doit être validée dimanche 19 juillet par le congrès du parti, la publicité faite par Angèle Ondo, la porte-parole du PDG, ne laisse plus planer le doute : “(…) les instances dirigeantes, conscientes de leur lourde responsabilité historique vis-à-vis des militants voire de tous les citoyens et de la communauté internationale, ont décidé unanimement de désigner le candidat du parti par consensus. Le bureau politique, après avoir pris connaissance du compte-rendu des travaux du Comité permanent du bureau politique élargi au Comité de concertation sur l’examen des candidatures, a décidé par un large consensus d’investir le camarade Ali Bongo Ondimba comme candidat du PDG à l’élection présidentielle de 2009.”

Le choix de ce candidat n’est pas vraiment une surprise, et la machine électorale du PDG, impressionnante et puissante, est déjà en marche. “Le bureau politique appelle d’ores et déjà toutes les militantes et tous les militants à se rassembler désormais autour de notre candidat, le camarade Ali Bongo Ondimba.” déclare ainsi Angèle Ondo.

Les autres candidats en lice se sont déjà prononcé pour un soutien inconditionnel au choix du bureau politique. Il s’agissait de Jean Eyéghé Ndong, vice-président du PDG, actuel Premier-ministre, Casmir Oyé Mba, membre du Bureau politique, ancien chef du gouvernement et ministre d’État en charge des Mines, Daniel Ona Ondo, vice-président de l’Assemblée Nationale, ancien Recteur d’Université et ministre de l’Enseignement supérieur, Christiane Bitougah, ancienne syndicaliste et ministre du Travail, docteur Iloko, gynécologue, Thierry d’Argendieu Kombila,journaliste, Senturel Ngoma Mandoungou, député, Christian Raphael Gondjout, ancien ministre, banquier, ex- secrétaire d’État aux Travaux Publics et de Sany Megwazeb, directeur régional de la Santé dans le Woleu-Ntem.

Certes, Ali Bongo Ondimba ne sera pas le seul candidat à cette élection et les challengers se déclarent jour après jour. Plus d’une dizaine de personnalités ont déjà annoncé leur intention de briguer le fauteuil présidentiel et certains poids lourds incontournables de l’opposition comme Zacharie Myboto de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) et Pierre Mamboundou de l’Union du peuple gabonais (UPG) ne se sont pas encore annoncés officiellement. Pourtant, il semble difficile au PDG de perdre une élection dans les conditions actuelles, et s’il parvient à conserver son unité, ce qui reste la dernière véritable inconnue depuis le décès de son Président fondateur, Omar Bongo Ondimba. Son implantation sur l’ensemble du territoire est patente et particulièrement dense, tout comme son réseau de militants et d’associations.

Ali Bongo Ondimba, né le 9 février 1959 à Brazzaville, est le fils aîné du président Omar Bongo et de Patience Dabany. Il fait ses études en France, dans un collège protestant des Cévennes, ses études secondaires au collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

De 1989 à 1991, il est ministre des Affaires étrangères et démissionne à cause de son âge. En effet, la constitution de 1991 impose d’avoir au moins 35 ans pour exercer des fonctions ministérielles et Ali Bongo n’est alors âgé que de 32 ans.

En février 1999, il est nommé ministre de la Défense en remplacement du général Idriss Ngari au sein du gouvernement de son père Omar Bongo.

Avec un de ses amis d’enfance, alors ministre de l’intérieur André Mba Obame, il fonde le mouvement des Rénovateurs qui inclut certains jeunes ministres et directeurs de sociétés du Gabon.

Il est l’un des vice-présidents du Parti démocratique gabonais et préside le conseil supérieur des affaires islamiques où il prône le dialogue religieux et rejette le syncrétisme ou l’assimilation d’une religion à une autre.

La 13 mars 2005, Omar Bongo Ondimba déclarait sur le journal Jeune Afrique : “Quand je m’en irai, si mon fils veut faire de la politique, ce sera à lui de se débrouiller, de se faire élire au suffrage universel. Les gens ne voteront pas pour lui juste parce que c’est le fils de Bongo Ondimba. Il peut hériter de ma maison, de ma voiture. Mais il ne peut pas hériter de la fonction présidentielle, qui appartient au peuple gabonais.” Il semble que l’élève ai retenu la leçon.

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