Le pays doit ainsi acheter 85.000 tonnes pendant cette période, pour une demande nationale estimée à 600.000 tonnes.
Au milieu des années 79, le Cameroun, qui dispose pourtant de 700 millions d’hectares arables, produisait 80 pour cent de sa consommation nationale de riz.
De 1994 à 2004, la quantité de riz importée par le Cameroun est passée de 175.300 à 217.900 tonnes alors que la production locale passait de 68.000 à 64.000 tonnes.
Au départ, le gouvernement avait encouragé la création de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) dans l’Extrême-Nord, la Société de développement de la riziculture dans la plaine des Mbo (Soderim) à l’Ouest, l’Upper Wun Valley Development Authority (l’Unvda) dans le Nord-Ouest.
De toutes, seule la première citée survit aujourd’hui avec des moyens limités cependant que la seconde, qui était encadrée par la coopération chinoise, s’est progressivement éteinte suite au désengagement des pouvoirs publics.
Le président du Conseil rural pour le développement de l’agriculture et la pêche (CORDAP), Pascal Nkwe Makongo, impute ce phénomène aux prescriptions de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), qui «en imposant leurs politiques d’ajustement structurel et de libéralisation du commerce au Cameroun, ont contribué à la mort programmée de la production locale de riz et à la privatisation des sociétés de développement du secteur agricole».
Le Cameroun importe du riz essentiellement de la Chine, de l’Inde, du Pakistan, de la Thaïlande et du Vietnam.