Dans son rapport, la Conac demande des poursuites pénales contre 47 membres du ministère de l’Agriculture. Selon la même commission, il s’agit d’un « vaste scandale sur la gestion du financement du programme national d’aide à la production de maïs » dont les effets pourraient peser sur l’équilibre alimentaire au Cameroun et « provoquer une agitation sociale avec des conséquences imprévisibles ».
L’Association des citoyens pour la défense des intérêts collectifs (ACDIC) avait déjà dans le passé tiré la sonnette d’alarme. Cette ONG avait prévenu, il y a un an, que le Cameroun allait droit dans le mur, estimant que la corruption risquait de provoquer une crise.
Le président de l’ACDIC, Bernard Ngonja, avait été arrêté et molesté, en décembre dernier, car il avait osé le crier haut et fort lors d’une manifestation. Il a déclaré à RFI que ce rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac) vient donc confirmer ce qu’il disait il y a plusieurs mois. Bernard Ngonja affirme que « ce ne sont pas simplement les 47 fonctionnaires qui sont fautifs » et ce n’est pas seulement le « Programme maïs qui est victime de cette maladie qui est la corruption et les détournements ». Il a ajouté que tous les programmes du ministère de l’Agriculture et du Développement rural « souffrent de la mauvaise gouvernance ».