Photo: AFP/Pornchai Kittiwongsakul -L’ambassadeur américain en Thaïlande, Eric John, et le ministre thaïlandais de la Santé, Witthaya Kaewparadai, lors de la conférence de presse à Bangkok
Des chercheurs américains et thaïlandais ont révélé jeudi les résultats prometteurs d’un essai clinique d’un nouveau vaccin contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus à l’origine du sida.
En mélangeant deux vaccins connus qui ne s’étaient pas révélés efficaces séparément, il a été possible de réduire de 31,2 % le nombre d’infections au VIH dans un échantillon de 16 000 Thaïlandais à risque.
L’essai, qui a été mené par le ministère thaïlandais de la Santé et l’armée américaine, est présenté comme le plus important jamais effectué pour un vaccin contre le sida dans le monde.
Photo: iStock – Le virus infecte une cellule saine. |
Âgés de 18 à 30 ans, les participants, des hommes et des femmes séronégatifs, ont été vaccinés puis suivis tous les six mois pendant trois ans. Une moitié du groupe a reçu le vaccin, et l’autre moitié un placebo. Les deux groupes ont reçu de l’information relativement à la prévention du VIH/sida.
Au final, 51 individus ayant reçu le vaccin ont été infectés contre 74 parmi ceux ayant reçu le placebo.
Ce résultat représente une percée, car « c’est la première fois qu’il y a une preuve qu’un vaccin contre le VIH a une efficacité préventive », précisent les chercheurs dans un communiqué. Reste que ce vaccin ne peut rien faire une fois que la personne a été contaminée.
Un enthousiasme contenu
Dans un communiqué conjoint, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’ONUSIDA ont fait preuve d’un optimisme prudent, jugeant que le vaccin a « un effet protecteur modeste ».
Ces résultats soulèvent cependant un « nouvel espoir » de trouver une solution définitive pour contrer le sida, mais beaucoup de travail reste à faire, peut-on lire dans le communiqué.
Les deux organisations onusiennes soulignent qu’il reste notamment à déterminer la durée de la protection, si le vaccin peut être administré dans d’autres parties du monde et s’il est efficace sur d’autres sous-types du VIH.
Pour l’OMS et l’ONUSIDA, le vaccin annoncé jeudi se veut un outil supplémentaire dans la démarche globale de la lutte contre les infections au VIH.
La nouvelle est « encourageante », affirme le Dr Richard Horton, rédacteur en chef du journal médical The Lancet. Mais les résultats pourraient être le « résultat du hasard » étant donné le faible échantillon, prévient-il. D’autres recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats, conclut le Dr Horton.