La caution du gouvernement camerounais à la CBC

Agence Cbc Yaoundé, il est 13 heures. Comme par habitude, l’Avenue Kennedy grouille de monde. A l’intérieur, on peut observer deux rangées de personnes, défilant aux guichets, pour faire des opérations bancaires. Il y en a qui s’affairent dans les retraits, d’autres dans les dépôts. Imperturbable, la clientèle ne se doute de l’imminente descente sur les lieux du ministre des Finances. Pourtant, elle est informée des problèmes que traverse la banque depuis quelques temps. « Il faut éviter le catastrophisme, au risque de créer un cataclysme inutile. Cette banque est l’institution véritablement nationale du pays. Elle ne peut pas tomber en faillite aussi bêtement » explique un client venu déposer quelques sommes d’argent.

« Cette banque est le reflet de la conscience nationale. Si elle coule, toute l’économie camerounaise s’enrhume », ajoute un autre client. Deux heures de temps après, Essimi Menye arrive sur les lieux. Il fait le tour du propriétaire et s’arrête devant un guichet où il entre en conversation avec un client. « Qu’est que vous êtes venu faire ici. Faire des opérations financières bien sûr. Donc il y en a qui continuent de faire confiance à cette banque ? Naturellement, répond le client ». Aux autres clients, le ministre des Finances va dire les encouragements du gouvernement camerounais. Il s’agit selon lui, de rassurer la clientèle en manifestant la solidarité du gouvernement. « La banque n’est pas en faillite. Les clients doivent continuer à lui accorder leur confiance car l’Etat va la soutenir », avoue le Minfi.

Poursuivant dans la même lancée, Essimi Menye explique les raisons pour lesquelles la Cobac, après des études, a procédé à la nomination d’un administrateur provisoire, pour restructurer la Cbc. Selon lui, il s’agit d’une remise à niveau des fonds propres de la Cbc. « Il y a certes des dépôts, mais ce sont les fonds propres qu’il faut reconstituer. Nous avons l’intention de mettre des capitaux additionnels pour que la banque continue à fonctionner normalement. C’est normal aussi que les gens s’inquiètent. Notre rôle c’est d’expliquer. En tout cas, en ce qui concerne le gouvernement, je peux vous rassurer que nous allons œuvrer pour renforcer les fonds propres de la banque. On va participer au renforcement de ses fonds propres. C’est un outil de production dont nous avons besoin et dont la survie ne peut pas être remise en question malgré quelques difficultés de gestion qu’on a connues » avoue-t-il.

Conseil d’administration

En même temps que le Minfi explique la volonté du gouvernement de rassurer le public que la Cbc, c’est une banque qui va rester malgré tout, des interrogations demeurent sur l’enveloppe financière que va débloquer l’Etat pour apporter une bouffée d’oxygène à la mise à plat des fonds propres de la banque. « Le montant de l’enveloppe de l’Etat sera fonction de ce que le plan de restructuration va déterminer. Si c’est dans la fourchette de cinq milliards, l’Etat donnera sa cote part. Mais il n’est pas question pour l’Etat de nationaliser la Cbc ». Citant l’exemple des Etats-Unis, le Minfi parle de cette obligation pour l’Etat de renflouer les banques afin que l’effet de panique ne soit pas créé. « C’est pour cela que moi-même je suis venu voir s’il y a encore quelque chose dans la maison. Nous allons dans les prochaines semaines, mettre à la disposition de cette banque, une enveloppe financière moyennant un plan de restructuration. Le gouvernement du Cameroun ne va pas échapper à cette règle-là. Nous avons fait cela par le passé avec Amity Bank. On a restructuré. Je crois que Banque atlantique marche. Contrairement à ce que nous avons fait à Amity bank, parce que là-bas nous avions repris une partie de la dette, dans le cas de la Cbc, l’Etat va investir dans les fonds propres et ça nous permet d’être aussi présent au conseil d’administration pour nous rassurer que les choses continuent de marcher normalement » poursuit Essimi Menye.

Quant à savoir si après la restructuration, la Cbc va continuer d’être la propriété du fondateur, le ministre des Finances est catégorique. Il faut que ce dernier présente un plan de recapitalisation de la banque. « Si le fondateur peut remettre les capitaux qu’on lui demande, il n’y a aucun problème, il reprendrait le contrôle des choses. Mais l’Etat qui veut garantir un meilleur fonctionnement de cette banque, ne peut plus accéder à la spéculation. Cela fait des mois qu’on a demandé au fondateur le capital requis pour que la Cbc retrouve sa stabilité, mais rien n’est fait » conclut Essimi Menye.

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