“58% de journalistes perçoivent un salaire mensuel supérieur à 50.000 FCA (76 euros) alors que 32 % sont payés en-deçà de ce montant” (10% des sondés n’ont pas voulu indiquer leurs salaire), indique l’enquête sur la situation professionnelle des journalistes, réalisée en septembre 2009 auprès de 166 travailleurs et patrons des médias, par le Syndicat des journalistes employés du Cameroun (Sjec), avec le concours de l’Union Européenne.
“Le salaire est régulièrement payé pour 42 % des sondés, surtout dans les médias publics”, précisent les enquêteurs, tout en indiquant que les journalistes du privé accusent “dans la plupart des cas des arriérés (de salaires) de deux à dix mois”.
Selon eux, de nombreux journalistes, notamment de la presse privée, n’ont pas de contrat de travail et ne bénéficient d'”aucune couverture sociale”.
Adoptée en 2008, la convention collective des médias, présentée comme la “bible juridique” des professionnels, “tarde à être appliquée”, a déploré jeudi à Yaoundé le président du Sjec, Norbass Tchana Ngante, lors d’un colloque international sur la viabilité des entreprises de presse au Cameroun.
La mise en application effective de ce dispositif pourrait, pourtant, permettre notamment aux journalistes “de se mettre à l’abri du +ghombo+ (argent et pots-de-vin perçus lors de la couverture d’événements et/ou pour la rédaction d’articles de presse) qui classe notre secteur d’activité au rang des secteurs les plus corrompus du Cameroun”, a estimé M. Tchana.
Selon le ministère de la Communication, 100 chaînes de radios et de télévisions émettent au Cameroun. En 2005, on dénombrait environ 500 journaux, selon l’Union des journalistes du Cameroun (UJC).