Cela se passait le jeudi 18 février vers 11 heures 30. Pas de bol, revenant à Yaoundé le lundi 22 février les deux motards de tête du cortège présidentiel, qui roulait comme d’habitude à très vive allure, se sont emplafonnés dans un camion en panne à l’arrêt dans un virage, risquant de provoquer le carambolage du cortège. L’accident s’est passé au lieu dit « Zamakoë » environ à mi-chemin entre Mbalmayo et Yaoundé. « Zamakwé » est le nom que Mongo Beti a donné au héros, dit « Zam », journaliste, de ses deux derniers romans Trop de soleil tue l’amour et Branle-bas en noir et blanc. L’auteur aurait beaucoup apprécié cette coïncidence.
Pour que Biya s’arrache en pleine semaine aux délices de Mvomeka’a pour accorder à Michel Rocard « une audience privée au cours de laquelle le président de la République et son hôte ont abordé des sujets d’intérêt commun », il fallait un motif de première importance. On sait que Rocard conseille Biya. Il n’est guère gêné par les fantaisies constitutionnelles de son client, ni par sa fâcheuse propension à faire tirer sur les Camerounais récalcitrants et à embastiller les journalistes et les artistes insolents, comme Jean-Bosco Talla ou Lapiro de Mbanga. Comme auraient dit son maître Mitterrand et son copain Mobutu : « en Afrique tout cela n’a pas beaucoup d’importance. »