Le chef de l’opposition kirghize, Temir Sariev, a annoncé mercredi la démission du gouvernement et la fuite du président Kourmanbek Bakiev. Un responsable de l’aéroport a confirmé que le président avait quitté la capitale Bichkek.
Le chef de l’opposition kirghize a déclaré que des manifestants de l’opposition avaient pénétré à l’intérieur du siège du gouvernement dans le centre de Bichkek et que le premier ministre Daniar Oussenov avait rédigé la démission de son cabinet.
Il a également affirmé que les manifestants occupaient le siège de la présidence.
Ces informations n’ont pu être confirmées de source indépendante.
Le Kirghizistan vit depuis plus de 24 heures des troubles dans plusieurs régions du pays, notamment dans la capitale.
Les manifestants se sont heurtés violemment aux forces de l’ordre. Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 40 morts et 400 blessés.
Selon l’opposition, le bilan est plus élevé. « Près de 100 personnes ont été tuées dans les troubles », a déclaré l’opposant Omourbek Tekebaïev dans une adresse à la nation diffusée par la télévision publique occupée par les opposants.
Durant la journée, le premier ministre Daniyar Oussenov avait décrété l’état d’urgence dans tout le pays après les affrontements violents entre des milliers d’opposants au président Kourmanbek Bakiev et les forces de l’ordre.
Plusieurs sources rapportent que le ministre de l’Intérieur est pris en otage par des manifestants. Une source au ministère, des médias indépendants et des ONG assuraient qu’il avait été tué à Talas (nord-ouest) lors de heurts, mais un porte-parole du ministère a démenti l’information.
Par ailleurs, le procureur général Nourlan Toursounkoulov avait annoncé l’interpellation et l’inculpation pour « crimes graves » de trois chefs de l’opposition, dont l’ex-président du Parlement, Omourbek Tekebaïev, et l’ex-candidat à la présidentielle de l’opposition et ancien premier ministre, Almazbek Atambaïev. Mais quelques heures plus tard, les opposants étaient libérés.
M. Tekebaïev a demandé aux dirigeants du pays de démissionner et de transmettre le pouvoir à l’opposition.