Joint au téléphone, J. P. Noah, président du Syndicat des transporteurs terrestres urbain et interurbain du Cameroun, ne décolère pas. La manifestation prévue hier lundi 3 mai 2010 par les syndicats des transports terrestres du Cameroun a été interdite. « Les policiers ont envahi les lieux aux alentours de 4 heures du matin. Et quand les camarades sont arrivés comme prévu à 6 heures avec les taxis, ils n’ont pas pu passer. Seuls les camions qui transportent le sable avaient accès à cette voie », explique-t-il. Les manifestants entendaient se rassembler à la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) pour dénoncer « certaines situations qui entretiennent la grogne dans notre secteur et qui sont susceptibles d’être à l’origine de débordements si rien n’est fait dans l’urgence ». Il s’agit tel que présenté dans leur préavis adressé au Premier ministre le 20 avril dernier : des abus de la Communauté urbaine de Yaoundé ; des tracasseries policières ; du carburant malodorant ; du non respect des résolutions de la tripartite du 23 décembre 2009, relatives à l’application de l’Arrêté 00380/Minefi/Dce/A du 16 novembre 1994, fixant les tarifs d’assurance de responsabilité civile applicables aux véhicules terrestres à moteur et de l’inertie du ministère des Transports.
Toujours d’après le syndicaliste J. P. Noah, « les policiers nous ont demandé d’aller à la négociation chez le préfet ». Le préfet du Mfoundi leur aurait promis de transmettre leurs doléances au Cabinet civil de la présidence de la République car les manifestations coïncident avec la célébration des cinquantenaires des pays africains dont le Cameroun. En attendant les conclusions de cette « médiation », les transporteurs qui « ont pris la résolution de s’attaquer au mal par la racine », annoncent une autre manif le 10 mai prochain au ministère des Finances (Minfi) et le 17 mai à la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN). Des manifestations ciblées, dont le but est d’éviter « de paralyser injustement l’ensemble des acteurs sociaux ».