Canada. Faire évaluer vos diplômes étrangers: entre mythes et réalités

Dipômés étrangers Canada

Lorsque les nouveaux arrivants viennent s’installer au Canada, ils doivent souvent faire face à un marché du travail local qui leur est peu ou pas familier.

Une fois installés, trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences est souvent l’un des premiers défis. C’est alors qu’ils se posent naturellement la question suivante : « Faire évaluer mes diplômes étrangers m’aidera-t-il dans ma recherche d’emploi ? »

Bien souvent, la réponse à cette question est mitigée et requiert la prise en compte de plusieurs paramètres. Beaucoup d’immigrants se font fréquemment une fausse idée du processus d’évaluation des diplômes étrangers et pensent qu’obtenir une reconnaissance de leurs qualifications leur ouvrira automatiquement les portes du marché du travail canadien ou des universités et instituts d’études supérieures. Cette information n’est pas tout à fait vraie et dépend de nombreux facteurs.

Qu’entend-on par évaluation des diplômes ?

L’évaluation des diplômes étrangers est une procédure qui permet de mesurer votre niveau d’éducation par rapport au système éducatif canadien. Au moment de l’appréciation, les services d’évaluation des diplômes étrangers prennent en compte la qualité du programme étudié, le contenu des cours et des matières apprises et décident si les études que vous avez effectuées dans votre pays sont comparables aux mêmes études qu’un canadien doit suivre pour se lancer dans une carrière similaire au Canada. 

Il existe à travers le pays de multiples services d’évaluation des diplômes étrangers mais le plus populaire est certainement le Centre d’Information Canadien sur les Diplômes Internationaux qui regroupe la liste des services disponibles à travers le pays.

Deux types d’évaluation bien distincts

Deux sortes de rapports d’évaluation des diplômes peuvent vous être offertes: la première est appelée « officielle » et la seconde est connue sous le nom de « originale ». Le rapport officiel est fait lorsque l’institution scolaire (école, université…) de votre pays  envoie directement vos résultats/preuves de diplômes au service d’évaluation.  Les documents doivent être signés par l’autorité en question (université ou ministère) et envoyés dans une enveloppe scellée.

A l’opposé, le rapport original est fait à partir des certificats/diplômes/relevés de notes que vous avez en votre possession.

Les deux types de rapports peuvent être des évaluations simples  ou complètes. Les rapports simples ne font souvent pas plus d’une ou deux pages et mentionnent la comparaison année par année de vos certificats/diplômes étrangers avec le système canadien. Les rapports complets sont constitués de plusieurs pages et vont davantage dans les détails en précisant la liste des matières étudiées et leurs conversions en crédits d’études/niveaux d’études applicables dans la plupart des institutions canadiennes. 

Quand et comment se faire évaluer ?

Si votre profession est réglementée (c’est-à-dire si vous avez besoin d’une licence pour exercer votre métier ; c’est le cas des docteurs, des avocats, des comptables, des ingénieurs, les infirmières…), ne vous précipitez pas pour faire évaluer vos diplômes ! Il est fort probable que le Conseil de réglementation de votre profession n’accepte pas les rapports d’évaluation effectués par d’autres services que les leurs ou dans le cas échéant, ils  peuvent exiger un rapport d’évaluation complet plutôt qu’un rapport simple. Ainsi, pour éviter de perdre du temps et de l’argent, il est préférable de se renseigner d’abord auprès de l’Ordre régissant votre profession au Canada.
Pour celles et ceux qui pratiquent un métier règlementé, sachez que l’Ordre qui régule votre profession vous demandera peut-être de reprendre partiellement ou complètement vos études car votre diplôme étranger ne sera pas reconnu au Canada (c’est notamment le cas de quelques spécialités professionnelles telles que la médecine.

Faute de voir leurs compétences et leurs années d’études reconnues au Canada, de nombreux médecins formés à l’étranger sont contraints de changer radicalement de voie une fois sur place ou se tournent vers des domaines différents de la médecine mais en rapport avec cette dernière ; c’est par exemple le cas de la naturopathie).
Si vous planifiez un retour aux études dans le but d’améliorer vos compétences, sachez que chaque école/université a des attentes différentes concernant les rapports d’évaluation des diplômes étrangers. Cela varie considérablement en fonction du programme d’études que vous désirez suivre mais aussi de la raison pour laquelle un tel rapport est nécessaire pour s’inscrire au programme en question. Peut-être souhaiterez-vous que certains crédits d’études soient transférés vers l’obtention d’un diplôme/certificat canadien et vous voudrez démontrer que vous avez déjà étudié certaines matières du dit-programme. Ou bien, vous aurez besoin d’attester que vous avez validé des études post-secondaires dans un domaine spécifique dans le but d’être accepté dans une spécialisation de niveau Master. Dans tous les cas, ces prérequis ne sont pas uniformes à toutes les écoles/universités ni à tous les programmes d’études et doivent donc être vus au cas par cas avec l’institution choisie.

L’évaluation : indispensable à la recherche d’emploi ?

Le rapport d’évaluation de vos études antérieures peut être requis et/ou accepté par beaucoup d’employeurs. Les emplois de fonctionnaire du gouvernement Fédéral par exemple, exigent souvent que vous soyez en mesure de démontrer votre niveau d’éducation.

Cependant, si vous avez l’intention de faire évaluer vos crédits d’études en vue d’une recherche d’emploi, soyez conscient(e) que « l’expérience canadienne » est bien plus qu’être en possession de vos équivalences de diplômes. Aux yeux d’un employeur, détenir un diplôme n’est pas une garantie que vous pouvez exercer un certain type d’emploi puisque les exigences, les matières étudiées et l’expérience peuvent être très différents d’un pays à un autre.

En revanche, si la pratique de votre profession n’est pas réglementée au Canada (cela concerne des métiers tels que : responsable commercial, cuisinier, secrétaire, chargée de communication, responsable des comptes dans une banque…) il est peu probable que la reconnaissance de vos diplômes étrangers soit nécessaire pour décrocher un emploi.

Bien qu’il soit important d’avoir en votre possession une preuve démontrant que votre diplôme étranger a une équivalence avec le système éducatif canadien, ce qui compte encore davantage c’est d’acquérir de « l’expérience canadienne » dans le sens global du terme, en explorant le marché du travail, en participant à des séminaires d’information, en prenant part à des ateliers de tutorat, en effectuant des stages, du volontariat et en s’inscrivant à des formations locales données par des associations professionnelles ou encore par les Ordres professionnels. C’est surtout cette expérience Canadienne qui maximisera vos chances de décrocher l’emploi qui vous correspond.

Danielle ELLEOUET – Rédactrice-
Consultante Règlementée en Immigration Canadienne
Web: www.step-in-canada.com
Email: [email protected]
Skype: step-in-canada

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