Les terroristes jadis «amis» des Etats-Unis

 
L’Attorney General des États-Unis (ministre de la justice), Eric Holder, et la Maison Blanche ont annoncé le 11 janvier que Washington accueillerait un sommet sur la lutte contre l’extrémisme violent le 18 février.

Le président américain Barack Obama devrait rencontrer les dirigeants et les responsables de la sécurité d’un bon nombre de pays, qui se réuniront jeudi à Washington dans le cadre d’un sommet consacré à la lutte contre la violence terroriste qui s’aggrave à travers le monde.

Ce sommet, placé sous le thème “Sommet sur la lutte contre l’extrémisme violent”, devrait rassembler des experts en sécurité et des officiels venant de dizaines de pays, dans le sillage des récentes attaques terroristes survenues au Canada, en Australie, en France et au Nigeria.

Alors que les Etats-Unis souhaiteraient se percevoir comme le leader de l’alliance contre le terrorisme, leurs relations avec de nombreux groupes et individus extrémistes s’avèrent complexes, voire douteuses.

Parmi les divers groupes terroristes dans le monde ayant jadis été soutenus par le gouvernement américain, le groupe al-Qaïda constitue un cas “exemplaire”, démontrant que la politique étrangère américaine est basée sur la “realpolitik” et la poursuite d’intérêts étroits à court terme.

Dans l’optique de lutter contre l’invasion soviétique en Afghanistan de 1979 à 1989, les services de renseignement américains avaient soutenu de nombreux groupes fondamentalistes islamiques dans ce pays enclavé ainsi que dans d’autres pays islamiques.

Dans la foulée, un homme d’affaires arabe est devenu le principal protégé de la CIA américaine (Central Intelligence Agency), dans cette “guerre de substitution” entre les deux superpuissances. Celui-ci portait le nom d’Oussama ben Laden.

Le mouvement al-Qaïda, dont plusieurs fondateurs ont été formés par le gouvernement américain, est devenu le plus grand groupe terroriste du monde, avec ses réseaux tentaculaires répartis dans la quasi-totalité des pays islamiques déchirés par la guerre.

Quant à l’Etat islamique (EI), ses principaux membres avaient reçu des entraînements de la CIA et des forces spéciales dans un camp secret en Jordanie en 2012, a dévoilé RT, citant des officiels jordaniens bien informés.

Par ailleurs, les empreintes des agences américaines de renseignements ne sont pas limitées au monde islamique.

Dans les années 1990, les forces spéciales américaines et l’Administration de lutte contre la drogue ont travaillé avec un groupe d’autodéfense de Colombie – Los Pepes – pour traquer et tuer un baron de la drogue, Pablo Escobar. Les deux principaux dirigeants de Los Pepes étaient Don Berna et Fidel Castano, deux anciens employés de Pablo Escobar.

En 1997, des leaders de Los Pepes ont fondé les Forces d’autodéfense unies de Colombie, communément connues sous le nom d’AUC, à l’origine de nombreux massacres et assassinats politiques en Colombie.

Dans les années 1960, la CIA a également formé et protégé deux terroristes qui tentaient d’assassiner le leader cubain Fidel Castro et de renverser le gouvernement communiste du pays.

Luis Posada Carriles, un citoyen cubain qui a fui vers les Etats-Unis après la Révolution cubaine, a aidé à organiser l’invasion de la Baie des Cochons, et après l’échec du débarquement, il est devenu agent de la CIA.

Celui-ci a été formé à Fort Benning, un poste de l’armée américaine en banlieue de Columbus, dans l’Etat de la Géorgie (sud-est). De 1964 à 1968, il a été impliqué dans une série d’attentats à la bombe et d’autres activités secrètes anti-Castro.

M. Posada a été reconnu coupable par un tribunal du Panama d’être l’un des auteurs de l’attentat contre un avion de ligne cubain qui a tué 73 personnes en 1967. Mais il a vécu aux Etats-Unis en tant que réfugié et n’a jamais été condamné pour la moindre activité criminelle.

Le complice de M. Posada, Orlando Bosch Avila, un autre exilé cubain, a été protégé sous l’abri du gouvernement américain, bien que l’ancien procureur général américain Dick Thornburgh le qualifie de “terroriste impénitent”.

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