300 soldats américains – Obama veut t’il le départ du président Biya?

 
Février 2008, émeutes au Cameroun

En 2007, quelques mois après la visite historique et stratégique du président chinois Hu Jintao au Cameroun, Niels Marquardt ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun en poste va faire un rapport au département d'état américain sur la succession du président Biya après s'être opposé à la modification de la constitution. En 2008, l'ambassade des Etats-Unis organisera des rencontres avec les partis politiques et organes de la société civile pour ce qui deviendra les émeutes de Février 2008 heureusement maitrisées après le déploiement de l'unité d'Elite Camerounaise le Bir. On s'acheminera donc vers les élections présidentielles de 2011 où malgré l'opposition des Etats-Unis, Paul Biya sera candidat et briguera à un autre mandat.

En 2006, immédiatement après le premier sommet Chine-Afrique organisé par Beijing pour une nouvelle coopération avec l'Afrique, Georges Bush va créer AFRICOM. A travers cet organe, l'Amérique voulait contrer la présence chinoise en Afrique, ce continent qui aura permis aux multinationales américaines notamment dans les domaines énergétiques et minier de faire main basse sur les ressources du continent, plus de 80 entreprises américaines opérant au Congo RDC dans la clandestinité, 25% des importations américaines venant du seul pays Nigeria.

Malgré les mises en garde d'Hillary Clinton aux Dirigeants africains lors de sa tournée et au Sénégal, déconseillant de traiter avec la Chine, le Cameroun optera pour le revirement stratégique avec le cap mis sur Pékin.

En 2011, le Cameroun va commencer à affirmer son autonomie sur ses ressources non seulement en poussant AES SONEL vers la porte de sortie à travers la nouvelle loi règlementant le secteur de l'électricité, mais va aussi imposer une nouvelle méthode souveraine de concessions aux multinationales pour les terres comme ce fut le cas avec la multinationale américaine Héraclès et les mouvements Afro Américains et afro descendants qui espéraient s'approprier des terres cultivables sur notre sol.
Le Cameroun, scandale géologique comme le disait l'ancien ministre des Mines et du développement industriel Emmanuel Bonde, va en partenariat avec la Chine signer les accords sur la mise en valeur de la quasi-totalité de nos projets miniers, à l'image du plus gros gisement de Cobalt au monde, la Nkamouna, 50% de réserve mondiale qui après une grosse bataille acharnée entre le Cameroun et les Etats-Unis, passera entre les mains de la Chine.

L'Amérique va donc passer à l'offensive, et le 02 Juillet 2013, le secrétaire général de la présidence de la République camerounaise, Ferdinang Ngoh Ngoh, va recevoir en audience l'ancien secrétaire d'Etat adjoint américain, John Negroponte qui dira être venu pour parler essentiellement affaires, notamment dans les domaines des infrastructures et des mines. Negroponte secrétaire d'état adjoint sous Georges Bush en 2007 a été ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu, en Irak, au Mexique, au Honduras et au Nicaragua. Cité par le réseau Voltaire, en 2004 Negroponte spécialiste de la contre-insurrection arrive à Bagdad. Formé lors des guerres du Viêt-Nam et du Cambodge, il dirigea personnellement les escadrons de la mort en Amérique centrale et finança les Contras du Nicaragua en organisant un trafic de cocaïne vers les États-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, George W. Bush l'avait réhabilité en le nommant ambassadeur à l'ONU. À ce poste, il conduisit des campagnes de diffamation contre Hans Blix et mit en place un espionnage généralisé des membres du Conseil de sécurité.

Si aujourd'hui les Africains voient la France derrière les tentatives de déstabilisation du Cameroun, Wikileak dans son Câble a démontré qu'en réalité cette nébuleuse avait pour véritable architecte l'Amérique, ce qui était la première étape américaine dans la stratégie d'imposer au Cameroun une guerre d'usure.

 
Le président du Cameroun Paul Biya et son homologue Barack Obama, président des Etats-Unis

En Aout 2014, de manière officielle, Obama va demander au président Paul Biya de quitter le pouvoir. Voilà ce que nous révèle le magazine hebdomadaire camerounais Orientations Hebdo : « Obama Somme Biya de quitter le pouvoir en 2015 s'il ne veut pas connaître une fin tragique par assassinat comme Kadhafi ou la CPI comme Gbagbo »

Présent au Cameroun depuis 2008 à travers les réseaux des droits de l'homme de la société civile, Freedom House et autres officines de la CIA tels NDI, Open Society etc… vont œuvrer à la formation des dissidents camerounais à la désobéissance civile, Freedom House architecte des révolutions printemps arabe en Libye, Egypte et ''Algérie'' étant le principal soutien au RHEDAC, l'ONG qui dans ses rapports accusait l'armée Camerounaise de crimes de guerres.

En 2011 le président Paul Biya demandera des explications à l'ambassadrice US sur des réunions clandestine qu'elle organisait au sein de son ambassade pour une crise postélectorale en Octobre 2011. Entre temps, sur le plan militaire et sécuritaire, le Cameroun a fait le choix stratégique de la Chine et de la Russie, l'Amérique ne voulant pas rester en marge, va s'activer pour la signature d'un accord de partenariat militaire et l'envoi de 300 soldats marines sur notre sol. 

Erreur strategique du cameroun?

En 2007, le Congrès des États-Unis décide d'allouer la somme de 500 millions de dollars à la Trans-Saharan Counterterrorism Initiative (TSCTI) afin – officiellement – de soutenir financièrement les États africains impliqués dans la lutte antiterroriste contre Al-Qaïda que sont l'Algérie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Nigéria, et le Maroc.

En 2010, un programme de formation des soldats maliens est donc organisé au nord du Pays, des instructeurs américains dans le cadre de l'opération Enduring Freedom – Trans Sahara (OEF-TS) donneront priorité à la formation de militaires Touareg. En 2013 lors de l'offensive Touareg dans le nord du pays, c'est le New-York time qui va nous annoncer que trois des quatre unités d'élite maliennes à commandement touareg formées par les États-Unis dans les années 2000 sont passées dans le camp des rebelles lors du conflit de 2012, une partie des soldats d'élite qu'ils avaient entraînés déserter avec armes et bagages pour rejoindre la rébellion. Cité par le nouvel Obs, dans un discours à l'université américaine de Howard, le général Carter Ham, chef du commandement militaire des Etats-Unis pour l'Afrique, AFRICOM, a reconnu que cette formation avait failli : « Je pense que nous avons exclusivement mis l'accent sur les aspects techniques et tactiques, et que nous n'avons pas consacré le temps nécessaire aux valeurs et à l'éthique militaire. Lorsque vous portez l'uniforme de votre pays, vous prenez l'engagement de défendre la nation, et d'obéir à l'autorité civile qui a été instaurée. »

Washington avait planifié sa stratégie de Chaos pour la déstabilisation de la région du Sahel jusqu'en Algérie afin de lui imposer une nouvelle directive. En prévision aux éventuelles attaques, l'Algérie va déployer 35.000 hommes tout au long de ses frontières avec ses voisins du Sud, le Mali, le Niger, la Mauritanie et la Libye, parmi lesquels 25. 000 soldats de l'infanterie et aviateurs.

En Janvier 2013, les Etats-Unis annoncent officiellement l'implantation au nord du Niger d'une base de drones, 300 soldats américains seront déployés. Apres la signature des accords militaires entre le Niger et les USA, Washington dira après la signature que Cette base de surveillance par drones n'est que le dernier signe d'une militarisation croissante de la zone sahélienne.

L'Amérique va déployer des drones Predator au nord du Niger, ce qui poussera l'Algérie à se doter d'équipements militaires de défenses anti aériennes S300 et S400 des russes. 

En Avril 2014, lorsque 265 filles sont enlevés de Chibok, Gudluck Jonathan va inviter les Etats-Unis qui installeront une base de renseignement constituée de 80 soldats américains au Tchad. La puissance de feu et le potentiel logistique de Boko Haram ne laissait aucun doute sur le soutien par des puissances solidement implantes dans la région.

A quoi sert donc la présence américaine dans une région si partout où ils s'installent s'en suit le chaos ? De l'Afghanistan en Iraq en passant par la Syrie, il n'est plus à démontrer le rôle déstabilisateur de l'armée américaine notamment sur la formation et financement des rebelles et terroristes dans ces régions.
Apres l'échec de Restor Hope contre la Somalie riche en ressources naturelles et un positionnement stratégique important, en 2003, 3000 soldats américains vont débarquer au Kenya pour disent-ils lutter contre la piraterie en Somalie, le véritable objectif étant l'installation du chaos contrôlé dans ce pays tel que expliqué par Mr. Mohamed Hassan Spécialiste de la géopolitique et du monde arabe. Il fallait tout faire pour empêcher l'état central de se constituer. Lorsqu'en 2005 le premier ministre Somalien sollicite la Chine pour ses gisements de pétrole, en 2006, le monde entier voit naître Al Shabab.

Le 14 Octobre 2015, Barack Obama annonce l'arrivée de 300 soldats américains au Cameroun, 300 ce chiffre à l'image des 300 déployés dans le sahel où l'insécurité règne depuis des années. Officiellement c'est pour aider le Cameroun à combattre le terrorisme. Se dirige-t-on vers un chaos contrôlé au Cameroun ? Une guerre d'usure afin de faire main basse sur nos ressources ?

Que cache ce déploiement des soldats américains sur notre sol ?

Face à la détermination du président Yar Adua du Nigeria à rompre avec le système de pillage du pétrole du Nigeria par l'Amérique ayant fait de la Chine un gros partenaire stratégique de développement, l'Amérique va imposer à l'état du Nigeria une guerre d'usure à travers le terrorisme qui va déstabiliser le pays pendant près de 5ans, causant plus de 15 milles morts, victimes civiles. On s'est toujours demandé pourquoi Washington qui mène une lutte ''acharnée'' contre le terrorisme n'avait jamais jusqu'en 2013 inscrit Boko Haram dans la liste des organisations terroristes, ces derniers ayant revendiqué les attentats contre le siège de l'Onu à Abuja.

Yaoundé vient d'ouvrir ses portes à l'axe du mal comme disent les camerounais depuis l'annonce de la présence militaire américaine. N'avons-nous pas assez tirés des leçons de la stratégie partout dans le monde? 

Le Cameroun est depuis quelques temps lié à la Chine et la Russie par des accords de coopération militaire, ces deux pays ayant joué un rôle capital dans la lutte contre boko haram. Nos dirigeants ont-ils pris en compte ces partenariats stratégiques ? Est-ce une réponse américaine à l'entrée dans la zone D du golf de Guinée des bâtiments de guerres russes suite aux accords signés par la Russie et la Guinée Equatoriale ?

Si certaines indiscrétions laissent entendre que cette décision a été validée par le Tchad et la Guinée Equatoriale, décision par la suite saluée par le président Buhari, on doit se demander quelle est en réalité la stratégie de nos dirigeants pour stopper toutes actions malveillantes de la part des USA ? En attendant, Idriss Deby du Tchad est en Chine, il a rencontré le président chinois, et de cette visite, on annonce des accords économiques et militaires entre les deux pays.

La seule base militaire américaine aujourd'hui sur le continent africain se trouve à Djibouti, la Chine vient d'implanter dans ce même pays sa seule base militaire sur le continent. Après les critiques du congrès américains contre cette décision du président Djiboutien Ismael Omar Guelleh, un vent de révolution démocratique plane sur le pays où les activistes soutenus par les ONGs, veulent empêcher une nouveau mandat du président en 2016. 

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