16 minutes d’enregistrement auront suffit à confondre ou du moins à jeter la suspicion autour de Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et Djibrill Basolé, l’ex patron de la diplomatie burkinabé, sous l’ère Compaoré, sur leurs responsabilités lors du coup d’état qui a ébranlé la Haute-Volta en septembre dernier.
Dans cette conversation téléphonique probablement issue des services d’écoutes occidentaux, les voix des protagonistes se distinguent très clairement. Ils évoquent non seulement l’organisation mais aussi la planification d’un coup militaire au Burkina à l’époque du siège de l’armée devant le camp du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp). Une manœuvre militaire était prévue pour faire “paniquer” l’armée et permettre aux putschistes pro-Compaoré encerclés de sortir afin d’instaurer un climat d’insécurité en vue de déstabiliser la transition.
L’objectif était de rétablir les partisans de Compaoré au pouvoir. Ce qui accrédite davantage ce projet ce sont les nombreuses accointances entre Soro et l’ex-président du Burkina.
La résidence ouagalaise de l’ancien chef rebelle ivoirien a d’ailleurs a été perquisitionnée dans le cadre de l’enquête du coup d’Etat par les autorités burkinabé. Lors de la perquisition ont été retrouvés des lingots d’or, des gilets pare balle et des armes.
D’autres révélations ont été lâchées par inadvertance par Guillaume Soro : Le candidat à la présidentielle Roch Kaboré, se serait “s’est déjà plié” sous entendant qu’il a déjà gagné l’élection, et un homme d’affaire camerounais Paul Fokam (patron du groupe bancaire Afriland Bank, ndlr) aurait, via l’actuel ministre de l’intérieur ivoirien, financé sa campagne sans que Ouattara en soit informé.