Le ministre de l’Intérieur allemand Thomas Maizière |
Il n’ya pas qu’en Afrique, en Asie ou en europe de l’Est que la liberté d’expression est mise à mal. L’europe occidentale s’y met de temps à autre, comme le montre l’interdiction du principal site d’extrême gauche par les autorités allemandes, en usant des mêmes arguties et prétextes que les pays totalitaires.
Selon une dépêche publiée par l’AFP, le ministère allemand de l’Intérieur a interdit vendredi la principale plate-forme internet d’extrême gauche du pays, prétendant même “avoir saisi des armes blanches lors d’une perquisition, des mesures faisant suite aux violences en marge du dernier G20”.
Le ministre de l’Intérieur allemand Thomas Maizière, proche de la chancelière conservatrice Angela Merkel qui briguera fin septembre un quatrième mandat a révélé à la presse qu’en fouillant les locaux du site linksunten.indymedia.org à Fribourg, les enquêteurs de son ministère ont découvert des couteaux, matraques, tuyaux et lance-pierres”.
Conséquence de cette “découverte”, le ministre qui a saisi le prétexte de cette rencontre avec la presse pour affirmer son intention de “sévir avec force contre les extrémistes de gauche susceptibles d’être violents en Allemagne”, a décreté que “La poursuite de l’exploitation du site est, à partir de maintenant, une infraction pénale”, Indymedia étant devenu à son avis le théâtre “quasi quotidien” de propos haineux, de propagande voire “d’assistance concrète” pour commettre des infractions, par exemple en discutant de la fabrication d’un cocktail Molotov ou en applaudissant l’incendie de la voiture d’un responsable policier devant chez lui.
En toile de fond de cette mesure répressive, on peut voir des représailles contre l’Extrême gauche qui a activement travaillé à empêcher les puissants de ce monde de dormir sur leurs deux oreilles lors du dernier sommet du G20 au cours duquel le président français Emmanuel Macron a fait la déclaration lamentable selon laquelle le pétrin de la précarité sans fin dans lequel l’Afrique est plongé est à imputer à son taux de natalité extrêment élevé.
Le forum avait été accusé d’être la plateforme à partir de laquelle avaient été organisés les manifestations, barrages, violences et dégradations ayant perturbé le sommet du G20 qui, comme les précédents, s’est révélé n’être qu’une rencontre de plaisance au cours de laquelle les riches se moquent allègrement des pauvres.
Selon l’AFP, Indymedia, créé en 2009, “est devenu la plate-forme internet la plus fréquentée de l’extrême-gauche et permet à ses utilisateurs de poster anonymement. Un contributeur anonyme avait par exemple livré en mai 2016 les données personnelles – dont les adresses et numéros de téléphone – de plus de 2.000 participants au congrès du parti de droite populiste Alternative pour l’Allemagne.”
Or comme on le sait, l’Allemagne est dirigé actuellement par un parti de droite. Allez donc savoir si la mesure de Thomas Maizière n’est pas une manière de solidarité entre gens de droite.