Manifestations vendredi 22 septembre à Bamenda, chef-lieu du Nord-ouest. (capture d’écran) |
Depuis ce matin, les forces de défense et de sécurité affectées au maintien de l’ordre dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun ont maille à partir avec le rétablissement de l’ordre public, engagées qu’elles sont dans une sérieuse confrontation avec les populations anglophones qui ont décidé de passer outre les mesures d’interdiction des manifestations prises hier par les autorités des deux régions.
Drapeaux de l'”Etat” sécessionniste d’Ambazonie au vent, les populations de plusieurs localités des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, à pieds ou à motos, ont investi les rues ce matin.
Aux cris de « No emergency state here, Mr Governor, Mr. SDO, And Mr. DO » (pas d’Etat d’urgence ici, monsieur le gouverneur, monsieur le préfet et monsieur le sous-préfet), elles ont décidé de braver les interdictions administratives de manifester, de se déplacer entre deux villes et de constituer un attroupement de plus de cinq personnes, rendues publiques jeudi par les autorités desdites régions.
Manifestation ce matin dans la localité de Tinto (région du Sud-Ouest) |
Si initialement il était question de répondre à un mot d’rdre de l’organisation séparatiste anglophone Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (SCACUF), dont le leader, Sisuku Ayuk Tabe a appelé le 09 septembre à des manifestations au Cameroun et à l’étranger pour contraindre le gouvernement à libérer les activistes anglophones détenus depuis l’année dernière, certains manifestants de ce matin sont allés plus loin, en affichant carrément leur option sécessionniste, d’où les drapeaux de l’Ambazonie brandis lors des marches ou hissés à certains endroits dans les villes de Buea et Kumba, Muyuka, Mbongue, New town Barumbai, Tinto, Waterfall Village, Lebialem (région du Sud-ouest) ou de Bamenda, Santa, Kumbo, Jakiri… (région du Nord-ouest).
Pour l’instant, contrairement à la brutalité observée par le passé, les forces du maintien de l’ordre n’ont pas fait plus que disperser les manifestants en utilisant des canons à eau, du gaz lacrymogène et des matraques. Mais une de nos sources au sein de la gendarmerie à Bamenda, affirme qu’ « il n’est pas question d’utiliser la méthode forte ce vendredi où le chef de l’Etat camerounais prend la parole à la tribune de l’ONU dans le cadre de la 72ème Assemblée générale de l’Organisation internationale. Mais les manifestants n’ont pas intérêt à remettre ça à partir de demain, sinon ça va très mal se passer ! »