A l’instar de ses prédécesseurs qui n’ont jamais pu dépasser le stade du discours sur la “rupture” mutuellement bénéfique et libératrice pour la France et l’Afrique, mais ont en revanche travaillé à consolider l’emprise à la limite maléfique de l’hexagone sur le continent noir, Emmanuel Macron s’est fendu d’une posture pour le moins détonante lors de son récent passage au Burkina Faso, en affirmant qu’il n’y a pas une politique africaine de la France.
Cette menterie sur fond de dérobade, tant elle peut être assimilée à stratégie élaborée par les lobbies qui ont orchestré l’arrivée au pouvoir de Macron pour que la France se défile devant les responsabilités qui sont les siennes vis-à-vis de l’Afrique qui lui a servi de vache à traire pendant la colonisation et de l’indépendance à nos jours, a eu le don non seulement d’aviser de nombreux observateurs sur l’hypocrisie macronienne, mais aussi de sortir de ses gonds l’ancien missus dominicus françafricain, Robert Bourgi qui, même s’il ne regrette pas, d’avoir d’avoir voté pour Macron au premier et au deuxième tours de l’élection présidentielle française d’avril-mai derniers, trouve le propos du jeune président un tantinet moins diplomatique, ou plutôt excessif sur la question.
Le désaccord de celui qui donnait du « papa » sans rechigner à l’ancien président gabonais, Omar Bongo, et qui a été récemment à l’origine des révélations scandaleuses sur l’affaire des mallettes d’argent (africaines en général et gabonaises en particulier) qui servaient à “soutenir” les partis politiques de droite et de gauche français, s’étend à plusieurs autres sujets, tels que la justification qu’a voulu faire le président français de son propos sur le taux de natalité en Afrique qu’il trouve antinomique avec les ambitions d’émergence économique du continent.
Invité mercredi de David Pujadas à l’émission “24H PUJADAS, L’info en questions” sur la chaine de télévision française LCI, l’avocat qui avoue volontiers avoir participé un temps aux messes noires qui caractérisent la Françafrique recadre le président français, et postule au passage qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas. Pour lui, l’Afrique a besoin de changement, et malgré la volonté de rupture des uns et des autres, la France doit l’y aider.