Bombardement de Bouaké : Théophile Kouamouo décrypte la non-comparution en justice des ministres français(Vidéo)

Ils ont pour noms Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier. Ils étaient respectivement  ministre de l’intérieur, de la  Défense et des Affaires étrangères à l’époque des faits, et sont considérés comme responsables du black-out qui entoure l’affaire du bombardement d’une base de l’armée française à Bouaké en Côte d’Ivoire, qui servit de prétexte à la France pour détruire la flotte aérienne de l’armée ivoirienne.

Sabotage ! C’est le nom qu’il faut donner à l’invraisemblable conduite des autorités françaises dans l’affaire du prétendu bombardement d’une base-vie de l’armée française en 2004 à Bouaké en Côte d’Ivoire. 

En effet, si la France, alors dirigée par Jacques Chirac, s’était empressée de pointer le doigt accusateur sur le régime du président Gbagbo qui l’avait pourtant sollicitée pour s’interposer entre les rebelles  de Alassane Ouattara et les forces gouvernementales, les autorités françaises ont tout fait pour empêcher la justice de leur pays de faire la lumière sur les tenants et les aboutissants, ainsi que les acteurs de cet épisode hautement tragique et scandaleux des relations franco-ivoiriennes.  C’est ainsi que sur les instances de la France, les pilotes biélorusses à bord des avions Sukhoï ayant bombardé la base de Bouaké et tué des militaires français, parviendront à échapper à la justice, après leur arrestation au Togo.

Le 2 février 2016 après quatre années d’une enquête dont elle est chargée depuis 2012,  la juge d’instruction française Sabine Kheris, rend une ordonnance de renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) des trois anciens membres du gouvernement sur lesquels pèsent des soupçons de responsabilité  dans la mort de neuf soldats français et d’un humanitaire américain.

Dans son ordonnance, la juge écrit, entre autres : « La décision de ne rien faire concernant les pilotes arrêtés au Togo a été prise à l’identique par le ministère de l’intérieur, le ministère de la défense et le ministère des affaires étrangères… Ce qui permet de penser à l’existence d’une concertation à un haut niveau de l’Etat et non au fait que des services subalternes ou techniques aient géré la situation. »

Se faisant plus insistante, la juge Sabine Kheris concluait son ordonnance en ces termes : « Les plus hautes autorités du ministère de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères avaient été prévenues de l’implication de certains des Biélorusses arrêtés au Togo dans l’assassinat de militaires français » et « en donnant l’ordre de ne rien faire, en ne prévenant pas le procureur de la République, elles savaient que ces pilotes seraient remis en liberté et échapperaient à la justice. »

Deux ans plus tard, hélas, on ne sait pas si l’ordonnance n’aurait pas servi de papier hygiénique tant aux suspects qu’aux magistrats de la CJR, puisque semble-t-il, les trois anciens coursiers de Jacques Chirac dans son œuvre de déstabilisation du leader socialiste ivoirien parachevée en 2011 par son successeur Niclas Sarkozy, n’ont pas comparu. A cause de la gravité de l’affaire pour laquelle ils encourent chacun trois années de prison et 45.000 euros d’amende, leur non comparution laisse à penser que la justice française, si indépendant quand il s’agit de ruiner des carrières d’hommes politiques ayant le vent en poupe mais ne bénéficiant pas de l’agrément des puissants « maitres du monde », serait  elle-même serait impliquée dans la combine, à moins qu’elle subisse des pressions émanant de certaines sphères.

Pour déceler le mystère que cèle cette grosse affaire, le journaliste Théophile Kouamouo était l’invité vendredi du journal de la chaine de télévision indépendante Le Média TV, dans le cadre d’un entretien avec la présentatrice, sur le thème « Attaque de Bouaké : Une longue impunité », dont vous pouvez regarder ci-dessous un extrait (séquence vidéo à partir de 17 minutes 57 secondes jusqu’à   25 minutes 47 secondes).

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