A 39 ans, Mountazer al-Zaïdi est candidat aux législatives du 12 mai en Irak. Son objectif, mener la vie dure aux politiciens corrompus.
Son geste avait fait de lui un héros dans beaucoup de foyers du monde arabe. Le 14 décembre 2008, Mountazer al-Zaïdi lançait ses chaussures sur de George W. Bush lors d’une conférence de presse d’adieu à Bagdad de l’ancien président américain.
Dix ans plus tard, cet homme aujourd’hui âgé de 39 ans revient dans la lumière en se portant candidat aux législatives du 12 mai. Avec un objectif, faire rendre gorge aux politiciens corrompus.
« Récupérer l’argent volé »
« Mon ambition est de jeter tous les politiciens voleurs en prison, de leur faire regretter leurs actes et de leur confisquer tous leurs biens », assure Mountazer al-Zaïdi, candidat sur la liste « La marche pour les réformes », qui regroupe des partisans du dirigeant chiite populiste Moqtada Sadr et des communistes.
Placé à la 95e place sur 138 sur la liste à Bagdad, il a peu de chances d’entrer au Parlement. Mais cela ne le préoccupe pas. « Ce n’est pas un honneur d’avoir des voleurs comme collègues et mon objectif est de récupérer l’argent volé », dit-il quand on lui demande s’il ne craint pas de devenir comme les autres politiciens.
« Je ne regrette pas mon acte »
Le 14 décembre 2008, cet homme aujourd’hui âgé de 39 ans avait lancé ses chaussures sur l’ancien président américain lors d’une conférence de presse d’adieu à Bagdad de George W. Bush, instigateur de la guerre en Irak, en criant : « Chien, c’est le baiser d’adieu du peuple irakien ». Condamné à un an de prison pour « agression contre un chef d’Etat en visite officielle », Mountazer al-Zaïdi, considéré comme un héros par beaucoup dans le monde arabe, avait été libéré au bout de neuf mois pour bonne conduite. Craignant pour sa vie, il s’était réfugié au Liban. |
« Je ne regrette pas mon acte, au contraire ce que je regrette c’est de n’avoir pas eu à ce moment-là une autre paire de chaussures », assure-t-il aujourd’hui.
Sa détestation des Etats-Unis n’a en effet pas varié. Il insiste pour que les soldats américains quittent l’Irak immédiatement. Quand on lui fait remarquer que l’armée américaine a aidé les forces irakiennes à lutter contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), il rejette cet argument. « Ce sont les Etats-Unis qui ont favorisé l’EI, comment pouvez-vous dire qu’ils veulent s’en débarrasser ? », assène-t-il.