Le renversement jeudi du dictateur soudanais Omar El-Bechir, n’est que l’un des épisodes d’une série qui connaitra son terme avec la chute des autocraties africaines qui pillent, volent, violent, emprisonnent et massacrent leurs peuples sous prétexte de maintien de l’ordre et de la discipline, et interdisent à quiconque de dire un mot là-dessus, sous peine d’être taxé d’ingérence étrangère dans les affaires étrangères d’un Etat indépendant et souverain. Et si l’on en croit le Sous-secrétaire d’Etat américain, Tibor Nagy, qui a visité le Cameroun mi-mars dernier, le Cameroun sera le dernier sur la liste des 6 ou 7 pays d’Afrique encore sous la férule des dictateurs sanguinaires à devoir envisager d’en finir avec ce mode de gouvernement des hommes et des biens.
Le “Monsieur Afrique” du Département d’Etat américain l’a fait savoir clairement jeudi soir lors d’une conférence de presse à Houston dans l’Etat fédéré du Texas, en affirmant qu’après le renversement par le peuple du régime d’Omar El Béchir au Soudan , la situation sécuritaire du Cameroun serait la prochaine préoccupation du gouvernement américain.
Ce membre de l’Administration Trump qui a été adjoint des ambassadeurs Frances Cook et Harriet Isom au Cameroun, puis ambassadeur des États-Unis en Guinée et en Éthiopie s’est ouvertement félicité de l’avènement de plus en plus courant des régimes démocratiques en Afrique :
« … Comme je l’ai dit, nous avons eu tellement de bonnes nouvelles d’Afrique. L’année dernière, regardez ce qui se passe en Éthiopie, regardez ce qui se passe dans l’ensemble de l’Afrique; regardez ce qui se passe en Angola… Plus récemment, regardez ce qui se passe en République démocratique du Congo qui, pour la première fois de son histoire, pourrait bien devenir démocratique et une république. Et peut-être que le pays le plus riche du monde partage peut-être une partie de sa richesse avec son propre peuple. » |
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Marquant un arrêt sur la situation au Soudan où, plus tôt dans la matinée le peuple venait de renverser le dictateur Omar el-Bechir au pouvoir depuis 30 ans, Tibor Nagy a exalté le fait que le peuple a renversé le régime corrompu du président Omar El-Béchir et manifesté son souci pour le Cameroun. “Ma prochaine préoccupation est le Cameroun et vous savez ce que je ressens à propos de la haine et de la violence qui y règnent” |
Sur un plan plus général, Tibor Nagy a relevé que l’Afrique est très riche mais que sa richesse est laissée uniquement aux mains des puissances coloniales ou du gouvernement en place, mais pas au bénéfice de la population
Voilà qui vient témoigner du fait que la communauté internationale prend de plus en plus conscience de l’extrême souffrance des Camerounais embrigadé par le régime en place. Puisqu’il y a peu, c’est le Commonwealth of Nations qui demandait aux États unis de prendre sans délai des sanctions contre l´Etat du Cameroun eu égard à l’agressivité et à la violence dont il fait montre contre son peuple, dans le seul but de se maintenir au pouvoir !
Le Commonwealth avait par ailleurs affirmé très bien connaître la situation qui prévaut dans les régions anglophones et celle née de la crise postélectorale d’octobre 2018, ainsi que leurs causes.
Sur la crise anglophone justement, Tibor Nagy a enfoncé le clou jeudi, en affirmant que «les anglophones se battent essentiellement pour leurs droits » et que le régime avait « sciemment laissé s’envenimer la situation »