Une déclaration finale consensuelle des forces vives de la diaspora acquises au changement a sanctionné les manifestations historiques de Washington des 21 et 22 juin 2019 contre le régime de Yaoundé.
Perpétuation délibérée de la guerre civile dans les régions anglophones, emprisonnements systématiques des opposants à la suite de la présidentielle du 7 octobre 2018, concentration entre les mains d’un seul individu de tous les pouvoirs institutionnels (exécutif, législatif et judiciaire). C’est pour mettre fin à cette spirale que des milliers de Camerounais se sont réunis à Washington aux Etats-Unis les 21 et 22 juin derniers dans le cadre d’une opération de dénonciation du régime dénommée “Opération Game Over”.
Venus d’Afrique, d’Amérique, d’Europe, voire d’Asie, dire une fois de plus « Non au hold-up électoral au Cameroun », « non à un Cameroun Etat de non droit », « non aux emprisonnements politiques », « non à la guerre au Nord-Ouest et au Sud-ouest », « non au tribalisme d’état », mais « oui au dialogue national inclusif », « oui à la paix au Cameroun, etc. », les Camerounais de l’extérieur qui peuvent se frotter les mains d’avoir réussi une mobilisation à la hauteur des attentes, ont pris acte de l’engagement de l’administration et du Congrès américains à se tenir aux côtés des Camerounais dont les droits, même les plus élémentaires sont bafoués, et de leur engagement à stopper le génocide en cours dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Dans le registre des exigences, les Camerounais de la diaspora ont demandé au « régime illégitime de Paul Biya »
– Le retrait de ses troupes des différents fronts de guerre créés dans les régions anglophones et leur renvoi dans les casernes comme avant les manifestations pacifiques de fin 2016.
– La libération de tous les prisonniers politiques sans exceptions,
– L’abrogation de l’article 2 de la loi N° 2014/028 dite “anti-terroriste”,
Un appel a également été lancé aux Nations Unies pur que soient envoyées sur le terrain des organisations non gouvernementales, mais également une force d’interposition pour la protection des populations dans les régions anglophones.
De même, par souci de neutralité et de protection des parties lors du dialogue inclusif ardemment souhaité, la diaspora demande qu’un éventuel dialogue se tienne au siège des Nations Unies et que les médiateurs soient désignés par l’organisation internationale.
Les organisateurs de “l’Opération Game Over” n’ont pas oublié d’identifier les entités qui doivent être parties au dialogue pour lui conférer de l’efficacité : le gouvernement camerounais, les séparatistes anglophones, la diaspora anglophone et francophone, le Pr. Maurice Kamto qui revendique toujours sa victoire à la présidentielle 2018, et les organisations fédéralistes.
Des propositions, qui quoique l’on puisse penser de leurs auteurs, constituent la porte de sortie pour toutes les parties intéressées par la crise sociopolitico-sécuritaire et culturelle au Cameroun. Mais qui risquent de ne pas rencontrer la réceptivité du régime va-t-en guerre de Yaoundé, et par conséquent d’entrainer le pays dans une logique insurrectionnelle véritable, dans l’optique de mettre fin par le seul moyen possible à un régime qui ne fait rien pour laisser aux populations un choix autre que la violence, conscient qu’il a réussi à zombifier toute les forces armées et polices nationales pour en faire les exécutants serviles de sa stratégie de conservation du pouvoir par la répression.
D’où la menace de la diaspora (lire la vidéo ci-dessous à partir de 8 minutes 55 secondes) de s’impliquer plus activement, et cette fois-ci sur le territoire camerounais où la répression a réussi à terroriser et tétaniser les populations résidentes, pour chasser bouter hors du pays le cauchemar Biya.