Obiang fils, le prince très opulent d’un pays de centaines de milliers de laissés pour compte
Les manœuvres pour annuler la vente aux enchères en Suisse des voitures grand luxe du fils du dictateur équato-guinéen se seront révélées vaines.
Les officiels du prospère petit pays émirat pétrolier d’Afrique Centrale ont freiné des quatre fers jusqu’à la dernière minute pour éviter le déshonneur au fils du président Obiang, par ailleurs Vice-président de Guinée Equatoriale. Manque de pot, la justice suisse, à travers le Tribunal de première instance de Genève, en rejetant mardi la requête de la Guinée équatoriale visant à annuler la vente, a décidé que la vente des 25 véhicules hors de prix du prince prodigue aura bel et bien lieu dimanche à Chéserex, près de la commune de Nyon dans le canton de Vaud.
Toutefois, plus qu’une sanction, cette vente aux enchères est le résultat d’une entente entre le clan du dictateur africain et la justice suisse.
Les bolides du présidentiel fils seront vendus aux enchères dimanche
En effet, à la grande surprise, début février dernier, le Ministère public suisse a annoncé qu’il classait l’affaire de blanchiment d’argent en Suisse qui impliquait Theodorino Obiang, le fils du président de Guinée équatoriale Une affaire qui avait débouché sur la séquestration de 25 de ses luxueuses voitures dans le canton de Genève et l’arraisonnement aux Pays-Bas d’un yacht lui appartenant également, le Ebony Shine (Cf. http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-38533.html).
Nos confrères suisses de 24heures.ch révèlent que « La justice genevoise et le régime de Malabo (…) se sont mis d’accord pour lever le séquestre du bateau et vendre les voitures à condition que l’argent récolté soit octroyé “à un programme à caractère social” ».
Le deal entre les parties n’est toutefois pas allé sans grand mal, car sollicitée pour aider l’etat suisse à évaluer les prix des voitures, la maison Bonhams spécialisée dans des enchères de même type, sera accusée d’avoir largement sous-estimé lesdits prix avant d’annoncer la vente aux enchères le 17 juin.
C’est ainsi que Le 28 juin, le constructeur suédois Koenigsegg récuse les estimations de Bonhams, affirmant que son modèle, le plus prestigieux des 25 supercars saisis, valait deux fois le prix indiqué par Bonhams. Entretemps, d’autres sources diront de même des nombreux autres bolides, non sans évoquer le caractère excessif de la commission prise par cet expert.
C’est sur la base de ces éléments que la Guinée équatoriale avait introduit une requête contre le canton de Genève, dans l’optique d’obtenir l’annulation de la vente. Requête rejetée ce mardi.
Aux dernières nouvelles, la décision de rendre effective la vente aux enchères n’est que partie remise, le conseil de la Guinée Equatoriale représenté par Me Dini étant déterminé à obtenir gain de cause pour son client. «Je dois m’entretenir avec ma cliente pour décider de la suite. Le Ministère public a violé son engagement envers elle et si la vente aux enchères est maintenue, l’État devra assumer ses responsabilités», a prévenu l’avocat cité par 24heues.