L’adresse du 10 septembre a revelé la position implicite de Paul Biya sur la réalité du problème dans les régions anglophones selon Josuah Osih. « La communauté anglophone se plaint du contentieux historique né en 1961, d’ailleurs je me réjouis du fait que le Président de la République ait lui-même cité plusieurs cas de marginalisation dans son discours du 10 septembre, et donc il faudra corriger tout cela. Mais au-delà de tout ça, nous sommes en situation de guerre civile, donc il faudra trouver des voies et moyens pour rentrer dans un processus de réparation, de reconstruction et de désarmement et cela n’est pas simple. » Commente-t-il au micro de Cameroonvoice.
Mais c’est avec surprise que Josuah Osih avait accueilli l’annonce de la tenue du Grand dialogue national par Paul Biya. Son étonnement résidait dans le fait que le Chef de l’Etat ait « appelé à un dialogue que lui-même organise…Il a mis tout le monde plus ou moins dos au mur. ». C’est qu’au sein de leur formation politique l’on s’attendait certes à des pourparlers, mais pas avec les mêmes bases. « Nous aurions souhaité que tous les acteurs et parties prenantes soient consultés sur la forme même de ce dialogue ». Cette inconvenance et bien d’autres raisons motivent sa pensée selon laquelle on ne sortira pas d’aussitôt de la crise anglophone. « Je ne pense pas qu’il pourra résoudre le problème anglophone. J’aimerais faire le distinguo entre les deux, le problème anglophone est beaucoup plus profond qu’une discussion décrétée par le Président de la République, sachant qu’il est à l’origine même du problème. Mais j’espère que nous pouvons utiliser la plateforme créée pour, au moins, résoudre la crise actuelle ; la guerre civile qui sévit dans les deux régions et se donner les moyens pour continuer à se parler afin de trouver des solutions à long terme. » Précise-t-il.
Le Vice-président du SDF justifie sa présence aux assises par sa volonté d’œuvrer au retour de la paix. A lui en croire « l’espace national devrait se l’approprie et essayer d’utiliser cette plateforme pour pousser tous les belligérants dans cette guerre civile à arriver à se parler, à arriver vers un cessez-le-feu et vers la paix. J’aime et je le répète faire la distinction entre l’objectif d’arriver vers un cessez le feu, vers la paix et l’objectif d’arriver à la résolution du problème anglophone qui nécessite à mon humble avis, un peu plus qu’un dialogue national qui s’annonce être court et pas véritablement profond. »
Les leaders des bandes armées qui plombent le retour de la paix en orchestrant diverses attaques sur le terrain ne sont pas présents à ces assises. Rappelons que dans le cadre de ce dialogue qui s’achève ce 4 octobre, Joshua Osih dirige la commission 1. Celle qui traite du bilinguisme, de la diversité culturelle et de la cohésion sociale.