Sommet de Sotchi: Poutine dénonce la pression, l’intimidation et le chantage de l’Occident envers l’Afrique

A quelques heures du démarrage effectif du sommet  Russie Afrique que co-président dans la station balnéaire de la mer noire à Sotchi en Russie les présidents Vladimir Poutine (Russie) et Abdel Fatah Al Sissi (Egypte), l’interview accordée par le « Grand Ours » à l’agence de presse TASS continue de faire des vagues.

Et pas seulement ! Car le discours de Poutine qui se veut volontiers et à juste titre un réquisitoire contre la spoliation du Sud par le Nord, maitre-mot de la relation qu’entretiennent les Occidentaux et l’Afrique, suscite surtout de nombreux espoirs parmi les dictateurs africains, qui peuvent compter sur l’interposition de la 2ème puissance militaire mondiale entre eux et  leurs maîtres occidentaux coupables de les lâcher très souvent dès que montent les clameurs populaires et droit-de-l’hommistes.

Une explication imparable de la démarche des Occidentaux en Afrique

Vladimir Poutine qui réaffirme dans cet entretien les bonnes dispositions de son pays vis-à-vis de l’Afrique à laquelle il peut offrir son aide sans les nombreuses conditions fixées par les puissances occidentales, n’a pas loupé les Occidentaux :

“Nous voyons comment certains pays occidentaux ont recours à la pression, à l’intimidation et au chantage contre des gouvernements souverains africains”.

Vladimir Poutine

La raison cachée derrière ce comportement de l’ogre occidental, Poutine l’a décelée comme bon nombre d’analystes avisés :

« Ils utilisent de telles méthodes pour tenter de se redonner une influence et une domination perdues dans leurs anciennes colonies sous une nouvelle forme et ainsi pouvoir en tirer le maximum de profits en exploitant le continent ».

Vladimir Poutine

     

Halte au dévoiement de l’idée russe d’un nouveau modèle de la coopération entre les puissants d’Europe et les faibles d’Afrique

Soutenir les régimes impopulaires et corrompus, ou tyranniques, ce n’est peut-être pas a priori l’objectif visé par la Russie et son chef, mais il va de soi que l’idée de concurrence avec ses rivaux occidentaux qui fonde le regain d’intérêt du “pays des tsars” pour l’Afrique va immanquablement déboucher, que Poutine le veuille ou non, sur le renforcement des dictatures qui auront montré suffisamment d’empathie pour la Russie.

D’ailleurs, Poutine ne se cache pas pour conforter ses amis africains dans cette conviction que sa protection leur est acquise, lui qui ne manque pas, en magnifiant la nette amélioration des relations de la Russie avec l’Afrique, de souligner les accords de coopération militaire que la Russie a signés avec plus de 30 pays africains auxquels elle fournit des armes.

Du coup les dictatures qui pullulent en Afrique, ne pouvant plus craindre que des contrepoids –généralement sous forme de rébellions armée-  soient fomentées et armées, ou tout simplement soutenues dans leur pays, comme  celle qui en Libye mit fin au règne quarantenaire du “roi des rois” d’Afrique,  Mouamar Kadhafi, ou celle créée et entretenue en Côte d’Ivoire contre Laurent Gbagbo à partir de 2002, qui finit, au bout de 9 ans,  par avoir raison du premier dirigeant ivoirien arrivé au pouvoir grâce au suffrage universel, vont se retrouver avec des coudées plus franches du fait de la présence bienveillante de “l’ami russe” pour perpétrer d’innommables atrocités contre les peuples, afin de conserver le pouvoir.

Les risques de l’inconditionnelle offre de Poutine pour les peuples africains

C’est déjà le cas en Asie de la Syrie de Bachar el Assad  depuis pratiquement six ans, et le cas, de manière moins marquée, certes, du Cameroun, pays d’Afrique centrale dirigé depuis 37 ans par Paul Biya, dont les dirigeants préfèrent une longue guerre humainement, matériellement et financièrement coûteuse, à un véritable débat pacifique sur ses institutions et la forme de l’Etat, conscients que la Russie et la Chine qui sont devenues ses principaux alliés, empêcheront de toute façon toute initiative de portée coercitive de l’Onu contre leur politique de la terre brûlée.

 On pourrait également beaucoup craindre des derniers développements des “accords” entre la Russie et le Rwanda, dont le dirigeant, ancien pion des Etats-Unis dans les Grands-Lacs, mais devenu un agaçant fauteur d’instabilité chez ses voisins depuis une vingtaine d’années, a approfondi les relations avec la Russie.

Nos confrères de East African révèlent à ce propos que le gouvernement rwandais a signé un accord avec la Russie pour promouvoir dans ce pays l’utilisation de l’énergie nucléaire à des “fins pacifiques”.  Dans l’agriculture, la production d’énergie et la protection de l’environnement, notamment.

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